Ne laissons pas brader la santé des femmes

Hélène Sautriau, sage femme

/ #241 respect et collaboration

2013-12-25 00:25

Je vis dans une région où il n'y a plus gynécologue médical depuis...aujourd'hui. Bonne retraite , Geneviève, en passant !
Il n'y a donc plus de gynécologue obstétricienne femme à moins d'une heure de route, et qu'on le veuille ou non, c'est un frein pour l'accès aux soins de certaines femmes.
Nous ne voulons pas limiter les gynécologues à la pathologie ! Et nous affirmons que nous, nous sommes bien limitées à la physiologie et au dépistage. Encore faut il que les femmes soient informées.
Je suis sage femme, je dépiste et je connais mes limites, même dans la physiologie. Je n'hésite pas à appeler mes confrères médecins, obstétriciens, anatomo-pathologistes, biologistes. C'est la méconnaissance de nos compétences et le manque de communication qui crée ce genre de pétition et cette violence.Le respect doit être mutuel, et cela passe aussi par une remise à plat, par des discussions, des confrontations, dans le but de construire et de garder la santé de nos patientes au cœur de tout ce processus. Ce n'est pas sans difficultés. Mais gageons que ce genre d’initiative corporatiste pleine d'agressivité fera avancer les vraies décisions au niveau du ministère. J'ose espérer que les auteurs de ce genre de pétitions et leurs co-signataires seront tenus à l'écart des travaux et décisions qui nécessitent impartialité et intelligence dans le respect des professionnels et des patients.