Sauvons la Forêt de Taillard

LUG

/ #1413 LES "DELIRES" DE L' ADEME...(suite)

2015-05-19 14:17

4. ENTRE RESEAUX D' INTERCONNECTION EUROPEENS, RESEAUX INTER-REGIONAUX ET RESEAUX INFRA-REGIONAUX, DES MILLIERS DE KILOMETRES DE LIGNES HT ET THT POUR DEFIGURER UN PEU PLUS NOS ESPACES :

La nécessité d' un renforcement considérable des réseaux :

Elle découle très directement et aussi indirectement du développement des EnR intermittentes : en effet, et par définition, un parc éolien ou une installation PV produit de manière géographiquement très dispersée des quantités finalement infimes d' électricité par rapport aux centrales thermiques, nucléaires ou non (il n' en existe que moins de 50 sur le territoire, une c. nucléaire pouvant compter plusieurs réacteurs, jusqu'à 6 pour la plus importante, et les autres centrales, à charbon ou gaz, n' étant plus très nombreuses) : il faut donc raccorder les mutiples parcs éoliens et PV au reste du réseau, éventuellement élever la tension du courant par des transformateurs, ce qui, au passage, entraine une perte d' énergie par effet Joule, puis une perte en ligne qui sera fonction du voltage et de la distance...

Mais par conséquence de l' intermittence, il faut aussi transporter cette énergie au-delà des frontières, pour exporter nos surplus lorsqu' il y a du vent et du soleil, et transporter de l' électricité importée lorsque nous ne produisons pas assez : cela se fait déjà, mais ces "interconnections" devront être considérablement renforcées si on suivait le plan de l' ADEME.

Par ailleurs, le stockage/déstockage d' une part significative de l' électricité produite ou consommée, selon les périodes, nécessitera des réseaux supplémentaires, selon la localisation des sites de stockage, et celle des principaux points de consommation. 

Combien de milliers de kilomètres de lignes supplémentaires ?

Le sujet était sans doute trop sensible pour que l' ADEME fournisse brutalement des chiffres, d' où le fait qu' elle n' en donne aucun, en terme de longueur, mais présente seulement des cartes comparatives et seulement en ce qui concerne les réseaux inter-régionaux, avec le pourcentage d' une croissance de 36 % de la capacité d' échange, sous forme de lignes THT, c à d de 400 000 volts. Il est vain de chercher un autre chiffrage, hormis de coût financier. Pour les interconnexions européennes, l' ADEME avoue simplement ne pas avoir disposé de paramètres suffisants pour les évoquer, et pour la HT infra-régionale, elle ne donne pas non plus de kilométrage, et ajoute même que les réseaux de distribution actuels devraient suffire à quelques adaptations et modernisations près... (pages 68 et 69 du rapport). C' est ainsi beaucoup plus simple, mais il est vrai aussi que le rapport DERDEVET remis au Président HOLLANDE fin février, avait traité de ces questions en profondeur, mais pour la seule période 2015-2030, et à l' échelle de l' Europe. (Monsieur DERDEVET est Secrétaire Gl d' ERDF). Ce rapport parlait tout de même d' un doublement des capacités d' interconnection en Europe, avec la nécessité de construire 50 000 km de lignes HT et THT, dont une part en France, puisque nous sommes en position centrale géographiquement. Et inversement le rapport DERDEVET ne parle guère des lignes inter ou infra-régionales, sauf pour souligner leur nécessité (page 46 de son rapport).

Les silences de l' ADEME proviennent sans doute de la complexité du problème à traiter : on avoue page 38-39 qu' il a fallu prendre en compte pas moins de 14 millions de variables, et 19 millions de contraintes ! Le résultat ne peut-donc être qu' à la mesure de ces réalités mathématiques, aléatoire. Cependant, l' ADEME et DERDEVET posent tous deux une bonne question : qu' en sera-t-il de l' acceptabilité sociale d' une telle multiplication des lignes, pylônes et transformateurs électriques ?

Combien tout cela va-t-il coûter ?

Sur ces aspects financiers, l' ADEME fournit quelques hypothèses chiffrées, qu' il est difficile de cofronter avec celles du rapport DERDEVET, qui ne porte ni sur les mêmes infrastructures, ni sur la même période.

Pour le réseau inter-régional, l' ADEME avance un chiffrage de 33 000 euros/MW/an, ce qui donnerait un investissement en lignes THT de 2,2 milliards d' euros par an, soit 55 milliards sur la totalité des 25 ans. Mais le calcul est effectué sur une base de coûts au prix de 2013, et on ne sait pas à quel taux d' intérêt on se finance...

Il faut ajouter à cela 11,1 milliards d' euros pour l' infra-régional, constitué de lignes HT (63 à 90 000 v) et de lignes MT et BT pour la distribution (?). Sur 25 ans cela ferait 277 milliards d' euros ! 

Il reste à évoquer les interconnexions européennes, que seul le rapport DERDEVET chiffre, globalement à 215 milliards d' euros pour 2025, cette fois-ci (15 à 20 % pour la part de la France ?).

Enfin, désaccord sur la question de l' acceptabilité : cet aspect pourrait être résolu par des réseaux enterrés, aussi bien pour l' ADEME que pour DERDEVET ; mais pas aux mêmes coûts, car pour l' ADEME, c'est seulement trois fois plus cher que l' aérien, pour DERDEVET, c' est au moins huit fois plus cher ! 

AU TOTAL, TOUS CES MILLIARDS AJOUTES DONNENT LE TOURNIS, TOUT CELA A CAUSE DES EnR INTERMITTENTES, ET ON N' EST MEME PAS ASSURES QUE CES CHIFFRAGES SOIENT EXACTS !!!

UNE CHOSE SEULE EST CERTAINE, C' EST BIEN NOUS QUI PAIERONS...

NB : Lug vous prie de l' excuser d' avoir été absent quelques jours, étant allé se ressourcer à St-Sauveur tant qu' il n' y a pas de "moulins"...




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