Sauvons la Forêt de Taillard

Premiers froids, premières tensions sur le réseau :

Nous connaissons depuis quelques jours une mini-vague de froid qui, pour modeste qu' elle soit, créé déjà des soucis à RTE (réseau de distribution) et ENEDIS (fournisseur principal) et leur "maison-mère" EDF. 

Si l' on examine les données de RTE pour la journée, la consommation française totale nécessite, selon l' heure, entre 54 000 MW de puissance au minimum, et 76 000 MW en pointe. Cela n' a rien d' extraordinaire ; oui, mais voilà, 21 réacteurs nucléaires sur 48 sont en "arrêt planifié" ou "arrêt fortuit" (St Alban 2), ce qui fait que la puissance nucléaire disponible plafonne à 41 000 MW, alors que nous avons 63 000 MW de puissance installée. 

Et les renouvelables alors ? En cette saison la production solaire est assez limitée, et la production éolienne ne donne guère de résultats faute de vents suffisants : sur 12 000 MW installés, elle donne entre 1500 et 1900 MW de puissance, ce qui est peu...

Alors que fait-on pour satisfaire la demande : d' abord on tire au maximum sur les centrales thermiques, gaz, le peu de fuel qui nous reste, et même les vieilles centrales à charbon polluantes. On essaie aussi de faire "donner" au maximum les turbines hydrauliques, mais comme il n' a pas plu depuis longtemps, les retenues sont au plus bas... Pour le reste, la France compte sur ses voisins, et elle est actuellement importatrice d' électricité tout au long de la journée (flux d' échanges importateur net, entre 2000 et 9000 MW de puissance selon l' heure). Là on ne regarde plus s' il s' agit d' électricité polluante de centrales charbonnières allemandes, qui émettront allégrement CO² et particules fines...

Monsieur HULOT acte le report de l' objectif de réduction du nucléaire prévu pour 2025 :

C' est là une vraie prise de conscience de notre Ministre de l' Ecologie, qui avait pourtant mis ses pas dans ceux de sa consoeur Ségolène ROYAL, comme son patron Emmanuel MACRON avait mis les siens dans ceux d' HOLLANDE pour les questions énergétiques. Oui mais voilà, RTE a prévenu notre Ministre HULOT que si l' on persistait à réduire la part du nucléaire à 50% dès 2025, cela entraînerait une hausse des émissions de CO², comme le montre bien la situation de ces derniers jours, où l' indisponibilité massive de réacteurs nucléaires entraine des tensions sur les réseaux et les marchés de l' électricité, alors que nous sommes loin d' être au coeur de l' hiver.

Alors, entre deux maux, il faut choisir le moindre, soit respecter les objectifs climatiques de la COP 21 alors que va se réunir la COP 23 à Berlin, soit respecter les promesses de campagne de HOLLANDE, réaffirmées par MACRON, de réduction du nucléaire... Il est évident que le choix est gênant pour Monsieur HULOT, mais la promesse sur le nucléaire était-elle tenable ? Personne dans l' ancien ou le nouveau gouvernement ne s' en était réllement soucié, jusqu' à ces derniers jours. Nicolas HULOT a donc choisi de reporter sinae die la réduction du nucléaire (à 2030 ou 2035, plutôt la seconde date, selon les experts) et de tenter de décarboner encore la production électrique pour sauver le climat, en gardant plus de nucléaire que prévu. Ce choix, qui nous paraît marqué du sceau du bon sens ne satisfait évidemment pas les "ayatollahs verts" comme Yannick JADOT, qui est aussitôt monté au créneau pour crier à la trahison : mais ces "Verts" là, que représentent-ils aujourd' hui ? 

Cependant, Monsieur HULOT se trompe aussi dans ses analyses et les perspectives futures :

Lorsqu' il cherche à expliquer l' échec du plan 2025 de "dénucléarisation", il dit que c' est à cause de notre retard dans le développement des énergies renouvelables, qui ont rencontré trop d' obstacles sur leur chemin. D' abord ce n' est pas entièrement vrai, car le solaire a cru à un rythme rapide depuis 6 ans, et si l' éolien a pris un peu de retard, c' est d' abord parce qu' il n' a pas fait la preuve de son efficacité, outre le fait qu' il soit parfois mal accepté par les populations. En effet, vous pouvez, Monsieur HULOT, continuer à multiplier les éoliennes en défigurant nos plaines, nos campagnes et nos montagnes, lorsqu' il n' y aura pas de vent, nous serons toujours aussi peu avancés : sans vent, une éolienne ne produit rien, si vous prenez 1 million d' éoliennes, ce sera toujours rien. Il ne faudrait pas oublier que la production éolienne reste aléatoire, et que l' électricité produite n' est guère stockable, sauf marginalement, ou alors cela coûte très cher.

Alors vouloir chercher des moyens pour développer encore plus d' éolien, cela ne sert à rien, on le voit bien cette semaine. Seules les centrales nucléaires, à rénover certes, pourront réellement nous permettre de faire face à nos besoins électriques, et lorsque certaines seront trop vieilles ou dangereuses, il faudra les fermer, mais pour les remplacer par d' autres moyens pilotables de production électrique, qu' il faudra bien s' engager à construire. Il faudra sans doute habituer aussi les français à consommer moins d' électricité, mais pour cela, Monsieur HULOT, il faut les aider, et avec vos véhicules électriques, je ne suis pas sûr qu' on en prenne le chemin !!!