Non à l'abrogation des décrets de 1950 pour les enseignants.

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Visiteur

#583

2014-04-24 16:49

ex enseignant du supérieur, désormais retraité,mais démissionnaire trois ans avant mes 60, tant j'étais écoeuré par l'évolution des choses au sein de l'université ( et pourtant j'étais sûrement moins à plaindre que l'immense majorité des enseignants primaire et secondaire),lâcheté des personnels et donc en particulier du snesup-fsu de l'établissement qui malgré ses 250 membres à l'époque était heureux de gérer la fac sans jamais lancer une action d'envergure,souvent freinant quand d'autres prenaient des initiatives,je pense comme dernier de mes combats celui contre le cpe de 2006,mais celui de 2003 pour la première grosse réforme des retraites mériterait aussi beaucoup de longs commentaires peu glorieux sur l'action syndicale
mais la lâcheté ne vient pas que des syndicats, les renoncements des collègues année après année expliquent parfaitement que les gouvernants se soient enhardis pour enfoncer davantage la profession
comment désormais lutter contre la LRU confirmée et amplifiée par le gouvernement actuel?
de plus il s'est toujours vérifié que lorsque la (fausse) gauche était au pouvoir la mobilisation ne décollait pas, et là les apparatchiks syndicaux ont sûrement joué leur rôle, et à lire vos commentaires continuent à le faire dans le cadre de ce nouveau et très grave coup porté au monde enseignant
je suis tombé quasiment par hasard sur cette pétition, et ironie du sort, en lisant une rubrique dans le Point, journal de droite !
effectivement qui a parlé de ce sujet pourtant explosif et si lourd de conséquences ?
malheureusement tout devient possible aujourd'hui vu la résignation de l'ensemble d'une population
qui commence à se réfugier dans l'absention, mais qui ne règle rien
le cynisme des dirigeants est tel que s'il ne restait plus que trois suffrages exprimés, celui obtenant deux voix arriverait à se considérer comme légitime !!
le nombre de signataires parle de lui-même,on a connu les mêmes déceptions dans le supérieur où on n'arrivait jamais à dépasser le seuil des 10%, mais ici vous en êtes encore bien loin
les méchants diront que les enseignants n'ont que ce qu'ils méritent à force de passivité, ils récoltent les fruits; c'est d'autant plus navrant que la grande majorité d'entre eux sont dévoués et passent un temps énorme ( plus qu'il ne faudrait peut-être?) à se consacrer à leur travail
il faudrait au minimum que les syndiqués au snes rendent leur carte et surtout ne plus donner un sou à ce genre d'organisation
ensuite plus une voix pour le ps, dont la campagne pour les européennes est indigente et insipide; le coup du disque rayé " pour une autre Europe" disent-ils,mais ils accentuent les défauts de celle qui nous asphyxie, et ça fait plus de vingt ans qu'ils nous sortent cette antienne
en temps de crise il y a un fort repli sur soi et les gens en sont à se jeter à la figure leur frustration; le discours anti-fonctionnaire martelé par les médias de grande diffusion est ravageur, quant aux enseignants on leur renvoie dans les gencives qu'ils ne font que 18h !!
dans le supérieur ils ne font que 8h!! et les chercheurs c'est une planque , évidemment!!
il faut noter au passage, pour montrer que ce sont bien lobby qui font la loi, que le corps des hospitalo-universitaire, lui, jouit de la double paye: celle de chercheur médical, et celle d'enseignant à la fac; ça n'a jamais effleuré un syndicat du supérieur de réclamer le même traitement pour les autres, et de demander un alignement sur la paye des profs de prépas, qui s'ils ne volent pas leur salaire réel, sont bien repliés sur la seule défense de leur statut particulier; je ne les jamais vus vraiment se mobiliser en masse sur le reste
il est probable que les "meilleurs" enseignants potentiels font fuir le navire, car à niveau égal de diplôme,si c'est pour subir autant, voire plus de tracas que dans le privé, autant y gagner au moins décemment sa vie
les gouvernants restent persuadés que l'on pourra toujours trouver quelqu'un pour prendre la place, car en temps de chômage, on ne peut pas être exigeant; mais dans le meilleur des cas ( au sens où ils l'entendent) cela n'attirera que des gens médiocres et pas à la hauteur pour assumer ( subir) les missions qui leur seront confiées, et les plus fragiles craqueront rapidement
je reste persuadé que le seul moyen d'espérer une avancée serait le boycott du bac, ce que le snes a toujours exclu, lançant ses troupes à la grêve en 2003 pendant des semaines, tout en affichant dès le départ son refus de boycott; pas étonnant que le gouvernement ait pu laisser pourrir, avec à la clé de fortes retenues de salaire, qui ont sonné le glas de nombre de mobilisations futures
les gens n'ont pas de sou et hésitent à faire des grèves qui en général n'aboutisssent à rien,comme ces grèves rituelles des syndicats qui font ça pour donner l'impression qu'ils existent encore
cela dit ce boycott n'est pas la panacée et a l'inconvénient d'envoyer au front que la minorité concernée par l'épreuve
le travail indispensable serait qu'au moins les enseignants eux-mêmes soient mis au courant, et il semble qu'à part FO peu font ce travail et encore ça ne semble pas partagé par tout le monde
le syndicat FO étant très composite groupant de fortes disparités dans ses membres est moins parasité par des apparatchiks de type "stalinien" comme la fsu; il y a dedans de la droite éclairée (désolé mais je préfère encore cette droite là soucieuse d'un enseignant de qualité que la pseudo gauche bobo qui envoie ses enfants ds le privé), des trotskistes radicaux en passant par des esprits indépendants souvent des transfuges écoeurés par la fsu
comme certains l'ont dit, il faut que ça soit la gauche au pouvoir qui lance l'estocade, ce que la droite n'avait pas osé faire, et appemment sans avoir à verser un sou; je suppose qu'ils recevront les compliments appuyés de Merkel pour cette recherche salutaire d'économies, exigées par les lobbys financiers, ceux là même qui Hollande "dixit" étaient les ennemis !!
non, Hollande, l'ennemi c'est vous et votre clique de godillots serviles, rien ne vous obligeait à trahir aussi grossièrement vos promesses de campagne; cette phrase sur la finance vous restera collée au corps comme la tunique de Nessus car vous en êtes que le pitoyable serviteur !
à mon modeste niveau je vais faire circuler cette pétition dans les cercles que je peux atteindre,mais même là, les gens répondent " ah, encore une pétition?"
mon texte pourra paraître par trop pessimiste,mais ne doit pas inciter à la démobilisation, bien au contraire, et si le temps qui nous sépare de l'adoption finale de ce décret crapuleux est conséquent, il ne faut pas baisser les bras; quant au conseil d'état... ah, ceux là !!

Réponses

visiteur

#584 Re:

2014-04-24 17:28:56

#583: -

Je suis bien souvent d'accord avec vous. Deux nuances cependant:

- vous regrettez de voir les professeurs de cpge très repliés sur la défense de leur statut particulier. Il se peut, mais il n'est pas inutile de comprendre que ces professseurs n'ont pas vu se dégrader profondément leurs conditions de travail (hormis leurs rémunérations, car comme tous ils ont vu se dégrader lourdement leur pouvoir d'achat, en proportion). La seule chose qui significativement ait changé pour eux (pour nous devrais-je dire), est qu'un certain nombre d'élèves très faibles arrivaient du secondaire, du fait de la dégradation du fonctionnement de l'ensemble primaire-secondaire: mais la pédagogie des prépas leur bénéficiait aussi, et donc cela n'avait rien de désespérant.  Par ailleurs, les grèves par pure solidarité sont rares, et il n'est pas déraisonnable de ne compter que sur de solides intérêts communs  (je pense que ceux du secondaire et des prépas sont les mêmes, s'agissant des décrets de 1950). Sans parler de principes de fonctionnement communs: or justement, la grosse question qui séparerait université et prépas concerne la sélection: les professeurs de cpge adhèrent (sauf exceptions que je n'ai pas rencontrées) au principe d'une sélection à l'entrée dans les formations, et, comme ils le savent très bien et l'admettent, les différentes classes préparatoires sont de niveaux très différents, ce qui permet de satisfaire de nombreuses demandes.

- sur la crise du recrutement. D'accord, mais on le voit très bien en classes préparatoires littéraires, malgré l'attrait des carrières socialement mieux rémunérées qui se développent beaucoup par diversification des débouchés, il y a bien des étudiants qui ne veulent rien d'autre qu'enseigner, et ils sont de deux types: les très bons, dont l'orientation est positive, et les très faibles, dont l'orientation se fait par défaut: à nous de décourager les seconds d'aller faire trop de dégâts, mais je ne crois pas que les premiers soient du genre à se laisser faire.

 

 

francoise scoccia

#585 Re:

2014-04-24 18:33:28

#583: -

je partage votre diagnostic..malheureusement....vous oubliez aussi ,au "management" des syndicats, un problème de compétences : au service juridique du snes, pas un enseignant spécialisé en droit mais des militants dans le "moule" qui reçoivent une formation "sur le tas" et sont priés de "compléter" par eux mêmes...la meilleure manière d'être sûr qu'ils ne feront que ce qu'on leur demande, sans pouvoir réellement exercer d'esprit critique et surtout en pouvant toujours être remis en cause dans ce qu'ils affirment puisque n'ayant pas la compétence disciplinaire suffisante pour pouvoir être opposée aux tentatives de déstabilisation éventuelle : c'est une vieille technique de management, elle est systématique au snes et cela se révèle tres "efficace" pour "contrôler" l'appareil