Je soutiens le collectif Solidarité entre Femmes à la rue

Mise à jour du 17 janvier 2024
Ce mercredi 17 janvier, la préfecture va enfin ouvrir un centre de 56 places, c’est une victoire ! 
Mais, pour les 40 autres personnes, la préfecture ne donne que quelques nuits d’hôtel à Belleville ou Massieux, qui pourront être prolongées par la mairie de Villeurbanne d’une semaine seulement et pour certaines familles, aucune solution de mise à l'abri n'est proposée.
 
Pourtant, dès le départ notre collectif revendique que la mise à l'abri dans des hôtels hors de la métropole n'est pas une solution acceptable car nous savons que :
1) les familles sont souvent remises à la rue après quelques nuits, sans continuité d'hébergement 
2) le quotidien (déjà difficile sur Lyon) devient complètement impossible (trajets très longs et chers, difficulté d'accès aux services publics, isolement social et psychologique...)
 
"Les enfants vont à l’école à Lyon ! ( le groupe compte une douzaine d'enfants du CP à la 3ème, scolarisés sur Lyon) Certaines femmes travaillent à Lyon et risquent de perdre leur travail ! On n’a pas de carte de transport (SNCF), on ne pourra pas payer le train ! Il y a des enfants et des femmes malades qui sont suivis ici. On devrait se réveiller tous les jours à 3h du matin ? La préfecture nous jette là bas. Si on part, on va mourir là bas, on ne supporte plus le stress ! "
 
Plutôt que de continuer le dialogue avec notre collectif, la mairie a préféré engager contre nous une procédure d’expulsion. Elle veut à tout prix vider le CCVA ce vendredi 19 janvier alors que les négociations ne sont pas terminées ! Nous sommes en train de préparer avec la mairie une convention d’occupation pour un bâtiment de Villeurbanne. Il faudrait deux semaines pour mettre en sécurité ce bâtiment et l’ouvrir aux familles. 
 
Pourquoi faire subir à ces familles autant de stress en acceptant leur délocalisation à l'autre bout de la métropole pendant plusieurs semaines ? Pourquoi risquer de remettre à la rue plusieurs familles alors que les négociations ne sont pas finies ?
 
Nous demandons à la mairie qu'elle maintienne sur Villeurbanne les 40 personnes pour et avec lesquelles nous sommes en train de monter la convention d'occupation temporaire. 
 
Nous avons fait part à la mairie que nous sommes prêtes à accepter d’autres propositions :
  • On peut occuper une autre salle du CCVA
  • On peut être abritées dans un gymnase
  • On peut demander à des associations de prêter leurs locaux pour deux semaines
  • On peut aller dans un hôtel ou une auberge à Lyon, il y en a plein !
 
Mais pour l'instant, le maire n'est pas revenu sur sa décision d'expulser prochainement les occupantes du CCVA.
 
Merci de continuer à nous soutenir !
Pn ne lachera pas !

 

 
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Version résumée
A Lyon, comme partout en France, nous traversons une crise du logement et de l'hébergement sans précédent. Dans la métropole lyonnaise, 14 000 personnes sont en attente d'un hébergement, et vivent à la rue, dans des campements, des bidonvilles, des squats, chez des tiers. C'est dans ce contexte qui ne fait que s'aggraver que nous avons créé le collectif Solidarité entre femmes à la rue au printemps 2023. Depuis, nous continuons à nous réunir et à lutter, contre les remises à la rue, les violences faites aux femmes, les politiques racistes et sexistes. Le 7 novembre, pendant la "semaine de l'hospitalité" organisée par la métropole et les mairies locales, une centaine de membres de notre collectifs, femmes isolées, enceintes, avec ou sans enfants, pères de famille, personnes âgées, bébés de moins d'un an, occupent une salle de réception au CCVA  (centre culturel de la vie associative) de Villeurbanne. La mairie de Villeurbanne, socialiste et membre du réseau des villes accueillantes (ANVITA), a accepté de chercher des solutions et de négocier notre hébergement avec la préfecture. Mais à quelques jours de Noël, et après nous avoir assuré pendant un mois et demi qu'elle nous soutiendrait et prendrait en charge les personnes qui ne seraient pas hébergées par la préfecture, la mairie nous a annoncé que seulement 60 personnes seraient hébergées dans une maison mise à disposition pendant 6 mois, en laissant une trentaine d'autres sans solution. La seule proposition pour l'instant est de quelques nuits d'hôtel avant un retour probable à la rue. La mairie a aussi annoncé que le CCVA serait expulsé le 4 janvier 2024 par la police si les personnes refusaient de partir, même si elles n'avaient pas de solution. Cette expulsion tomberait en pleines vacances scolaires et donc en présence des enfants, pendant la trêve hivernale.
La mairie a finalement décidé d'accepter les propositions indécentes de la préfecture et la remise à la rue probable de 30 d'entre nous, laissant à la préfecture le choix de la répartition, selon ses logiques inhumaines.
 
Alors que la loi anti-immigration vient d'être votée, qui rétablit le délit d'irrégularité, interdit l'hébergement aux personnes sous OQTF, accentue le contrôle, multiplie les expulsions et l'enfermement des personnes avec ou sans papiers, limite les droits sociaux d'une large part de la population, faire le choix de laisser l'Etat décider du sort de 30 d'entre nous serait une honte pour la mairie de Villeurbanne.  La politique actuelle d'hébergement se réduit à des mises à l'abri temporaire et à des propositions d'aide au retour mais aucune ouverture de places pérennes n'est envisagé. Avec la loi anti-squat, qui criminalise les populations précaires et facilite l'expulsion des squatteur.ses et des locataires, les perspectives de s'abriter en squat, campements ou bidonvilles sont rendues quasiment impossibles. La Mairie de Villeurbanne pourrait être une force d'opposition, continuer le combat avec notre collectif, prendre à sa charge la protection des femmes et enfants qui sont à la rue sur son territoire. Ce contexte devrait pousser les collectivités locales à se mobiliser auprès des personnes en situation de précarité, et d'exil, avec ou sans papiers. Dire que c'est à l’État de prendre ses responsabilités, c'est nier le fait que l’État a fait le choix politique de ne pas les prendre, assumant une ligne d'extrême droite.
 
La lutte continue ! Nous lançons cette pétition pour faire valoir nos droits :
 
- Nous demandons un rendez-vous avec la mairie et la préfecture, pour chercher des solutions pérennes et dignes : l'ouverture de places d'hébergement ou la mise à disposition d'un autre bâtiment pour les 30 occupantes sans solution
 
- Nous demandons à la mairie de ne pas faire appel à la police pour expulser le CCVA, d'autant plus pendant les vacances, en présence des enfants, pour les remettre à la rue ou les forcer à aller dans des hôtels pour quelques nuits. Nous nous engageons à partir de nous-mêmes dès que nous aurons un autre endroit où aller.
 
Face à la politique raciste et répressive de l’État, alors que des centaines de collectifs, personnalités, mairies et départements, se mobilisent contre la loi Darmanin et pour le respect des droits des personnes, la mairie de Villeurbanne doit faire le choix de ne pas s'abaisser à la politique indigne de l’État. Elle en a la capacité si elle fait des choix budgétaires et politiques décents.
 
 
 
 
Version longue - (pour tout comprendre dans le menu détail)
A Lyon comme partout en France, nous traversons une crise du logement et de l'hébergement sans précédent. Plus de 4 millions de personnes sont mal-logées, dont 330 000 sont sans domiciles. De plus en plus d'hommes mais aussi de femmes, mêmes enceintes ou avec des enfants en bas-âge, se retrouvent à la rue. (Rapport Fondation Abbé Pierre 2023)
 
Dans la métropole lyonnaise, 14 000 personnes sont en attente d'un hébergement, et vivent à la rue, dans des campements, des bidonvilles, des squats, chez des tiers. L'hébergement est saturé et se résume pour beaucoup à quelques nuitées dans des centres ou à des mises à l'abri temporaire à l'hôtel. La situation s'est encore durcie après l'arrivée de la préfette Fabienne Buccio, connue pour le démantelement des bidonvilles de Calais, qui expulse squats et campements, refuse d'ouvrir des places d'hébergement ou même des gymnases, en plein hiver. Face à cette situation, la lutte s'organise : des collectifs occupent des écoles, des églises ou des bâtiments vides (18 000 sont vacants dans la métropole !). Les travailleurs.ses sociales se mobilisent et étaient en grève le 14 décembre pour exiger l'ouverture de places et dénoncer le tri inhumain qu'on les oblige à faire. Pourtant, l'hébergement et la continuité de l'hébergement sont des droits inconditionnels, inscrits dans la loi ( L. 345-2-2 du CASF et loi )
 
C'est dans ce contexte qui ne fait que s'aggraver que nous avons créé le collectif Solidarité entre femmes à la rue au printemps 2023. Nous nous sommes réunies en non-mixité pour parler des problèmes et violences spécifiques que subissent les femmes à la rue. Nous étions des dizaines, femmes et enfants sans domicile, soutiens et membres de collectifs (JST, DAL69, planning familial, soutien migrants), à partager nos témoignages et à construire un réseau de solidarité et de lutte. Le 22 juin 2023, une cinquantaine de personnes, femmes et enfants du collectif, ont occupé le gymnase Bellecombe (Lyon 6). Après 2 mois et demi d'occupation, de manifestations, de négociations, nous avons obtenu l'hébergement de toustes !
 
 
Nous continuons à nous réunir et à lutter, contre les remises à la rue, les violences faites aux femmes, les politiques racistes et sexistes. Certaines de nous ont dû quitter l'hôtel où elles étaient hébergées un mois après leur accouchement, avec leur bébé. Nous dénonçons aussi les conditions d'hébergement, dans des centres insalubres ou des hôtels isolés où on ne peut pas cuisiner. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de places qu'on doit tout accepter ! Nous voulons des hébergements décents pour pouvoir travailler, accéder au logement, vivre normalement avec nos enfants.
 
Le 7 novembre, pendant la "semaine de l'hospitalité" organisée par la métropole et les mairies locales, une centaine de membres de notre collectifs, femmes isolées, enceintes, avec ou sans enfants, pères de famille, personnes âgées, bébés de moins d'un an, occupent une salle de réception au CCVA de Villeurbanne, centre associatif municipal. Le quotidien est difficile, tout le monde dort par terre, beaucoup de personnes sont malades. Nous exigeons un hébergement adapté, ici, pour toutes les personnes occupantes du lieu.
La situation est tellement catastrophique dans la métropole que des personnes à la rue viennent au CCVA orientées par le 115 ou par leurs assistantes sociales !
 
La mairie de Villeurbanne, socialiste et membre du réseau des villes accueillantes (ANVITA), a accepté de chercher des solutions et de négocier notre hébergement avec la préfecture. Mais après un mois et demi d'occupation et à quelques jours de Noël, et après nous avoir assuré pendant un mois et demi qu'elle nous soutiendrait et prendrait en charge les personnes qui ne seraient pas hébergées par la préfecture, la mairie nous a annoncé que seulement 60 personnes seraient hébergées dans une maison mise à disposition pendant 6 mois, en laissant une trentaine d'autres sans solutions. La seule proposition pour l'instant est de quelques nuits d'hôtel avant un retour probable à la rue. C'est la politique actuelle de l'Etat, qui organise un tri raciste, refuse d'ouvrir des places, n'appliquant pas ses propres lois.
 
La mairie a aussi annoncé que le CCVA serait expulsé le 4 janvier 2024 par la police si les personnes refusaient de partir, même si elles n'avaient pas de solutions. Cette expulsion tomberait en pleines vacances scolaires et donc en présence des enfants, pendant la trêve hivernale. La mairie a finalement décidé d'accepter les propositions indécentes de la préfecture et la remise à la rue probable de 30 d'entre nous, laissant à la préfecture le choix de la répartition, selon ses logiques inhumaines.
 
Alors que la loi anti-immigration vient d'être votée, qui rétablit le délit d'irrégularité, interdit l'hébergement aux personnes sous OQTF, accentue le contrôle, multiplie les expulsions et l'enfermement des personnes avec ou sans papiers, limite les droits sociaux d'une large part de la population, faire le choix de laisser à l'Etat décider du sort de 30 d'entre nous serait une honte pour la mairie de Villeurbanne.  La politique actuelle d'hébergement se réduit à des mises à l'abri temporaire et à des propositions d'aide au retour mais aucune ouverture de places pérennes n'est envisagé. Avec la loi anti-squat, qui criminalise les populations précaires et facilite l'expulsion des squatteur.ses et des locataires, les perspectives de s'abriter en squat, campements ou bidonvilles sont rendues quasiment impossibles. Celle-ci pourrait être une force d'opposition, continuer le combat avec notre collectif, prendre à sa charge la protection des femmes et enfants qui sont à la rue sur son territoire. Ce contexte devrait pousser les collectivités locales à se mobiliser auprès des personnes en situation de précarité, et d'exil, avec ou sans papiers. Dire que c'est à l'Etat de prendre ses responsabilités, c'est nier le fait que l'Etat a fait le choix politique de ne pas les prendre, assumant une ligne d'extrême droite.
 
La lutte continue ! Nous lançons cette pétition pour faire valoir nos droits :
 
- Nous demandons un rendez-vous avec la mairie et la préfecture, pour chercher des solutions pérennes et dignes : l'ouverture de places d'hébergement ou la mise à disposition d'un autre bâtiment pour les 30 occupantes sans solutions
 
- Nous demandons à la mairie de ne pas faire appel à la police pour expulser le CCVA, d'autant plus pendant les vacances, en présence des enfants, pour les remettre à la rue ou les forcer à aller dans des hôtels pour quelques nuits. Nous nous engageons à partir de nous-mêmes dès que nous auront un autre endroit où aller.
 
Face à la politique raciste et répressive de l'Etat, alors que des centaines de collectifs, personnalités, mairies et départements, se mobilisent contre la loi Darmanin et pour le respect des droits des personnes, la mairie de Villeurbanne doit faire le choix de ne pas s'abaisser à la politique indigne de l'Etat. Elle en a la capacité si elle fait des choix budgétaires et politiques décents.
 
Ensemble nous sommes fortes, mais nous avons besoin de soutien ! Signez notre pétition et partagez la pour nous aider à obtenir un hébergement digne pour toustes !
 
 
Quelques articles qui parlent de notre collectif :
 
 
Pour nous écrire : solidariteentrefemmesalarue@tutamail.com

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