APPEL DE MILITANTS
Appel de militants
Aujourd’hui, après le passage par 49-3 du budget Macron/Bayrou, avec l’accord et le soutien des députés d’Ensemble pour la République, des Républicains, du Modem, du Parti socialiste, du Rassemblement national, le doute n’est plus permis.
Le conclave de Bayrou ne relève ni d’une concertation, ni du paritarisme, ni d’un échange libre entre « partenaires sociaux ». Il n’est pas question d’abrogation. Il n’est même pas question de suspension, ou de gel de la « réforme » des retraites dont certains déclaraient être prêts à se contenter.
Il s’agit d’associer les organisations syndicales aux manœuvres d’un Président et d’un gouvernement rejetés par près de 70% de la population, pour les aider à se maintenir au pouvoir et à poursuivre leur politique de désagrégation sociale et de répression.
Dirigeants syndicaux : ce n’est ni votre place, ni votre rôle, d’être dans le conclave ! Il y a quelques semaines, les dirigeants CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO ont signé ensemble avec le Medef un courrier aux instances politiques appelant à « la stabilité » du pouvoir.
Fait inédit : Bayrou, rejeté comme Macron par près de 70% de la population, s’est fait le plaisir de lire ce courrier commun à la tribune de l’Assemblée nationale, en défense de sa politique pour contrer les arguments du groupe LFI.
Deux jours avant le refus du PS et du RN de censurer le gouvernement, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a de son côté déclaré : « Nous avons besoin de stabilité ».
Nous estimons que ce n’est ni la place, ni le rôle des dirigeants syndicaux d’appeler à la stabilité du pouvoir et d’y contribuer en participant à ce conclave.
Votre rôle n’est pas de laisser les mains libres à Bayrou/Macron, qui ne s’en privent pas alors que les licenciements se multiplient, les hôpitaux et services d’urgences sont asphyxiés, des milliers de fermetures de classes sont annoncées dans les écoles, les collèges et les lycées partout dans le pays.
La stabilité que vous réclamez, voilà ce qu’il en est ! Dirigeants, ce n’est ni votre place, ni votre rôle, d’être dans le conclave. Contrairement à ce qui est dit ici ou là dans des appels de responsables syndicaux ou politiques, nous ne sommes pas déterminés par les élections de 2027.
C’est maintenant, c’est en ce moment que les coups pleuvent et suscitent résistances, grèves et occupations pour s’opposer aux suppressions d’emplois, aux fermetures de classes et de services hospitaliers. Votre appel à la « stabilité » laisse faire les coups contre nous.
L’immense majorité de la population reste favorable à l’abrogation de la réforme des retraites, nous aussi : ni stabilité ni conclave !
Antony Kerdreux Contacter l'auteur de la pétition