Ne laissons pas brader la santé des femmes

Oui mais...

/ #529 Et sur le terrain...

2014-01-03 09:33

Chez moi, c'est minimum 4 mois les rdv chez le gynécos. Et je parle des patientes qui ont un gynéco.
Les autres...elles attendent pendant que les gynécos font des frottis annuels.

Une de mes patientes trentenaire en rééducation du périnée présentait des ménométrorragies et des douleurs pelviennes. Elle a réussi à avoir un rdv d'urgence avec SA gynéco dans...15j. Et impossible de l'avoir au téléphone auparavant. C'était pas physio, j'aurais pas du lui prescrire des béta hcg mais lui dire d'attendre les 15j ? Notre rôle dans la physiologie, c'est aussi dépister la patho. Mais pas la traiter, ça c'est vrai.
Que dire d'une autre, cinquantenaire avec elle aussi des ménométrorragies à qui j'ai conseillé de prendre rdv avec sa gynéco et qui a eu un créneau...dans 10 mois. Oui, la secrétaire lui a demandé si c'était urgent, mais comment est-elle en mesure de l'évaluer ?

Sur le terrain, ici, c'est comme ça. Et celles qui se tournent vers une SF et se retrouvent avec un FCU patho, personne ne veut/peut s'en occuper (testé il y a peu : appeler 6 cabinets soit 12 gynécos pour un avis sur frottis patho en début de grossesse et se faire renvoyer vers le CHU dont le secrétariat...m'a renvoyé vers la ville).

La réalité c'est que les cabinets de gynéco sont bondés de femmes qui n'ont pas toujours besoin d'un grand spécialiste. Et en attendant, je fais quoi ? Je l'examine et lui prescris son écho/FCU/endocol à la dame qui saigne, me permettant au moins d'avoir une idée du degré d'urgence, ou je dis "débrouillez-vous, c'est pathologique !" ? Je peux aussi engorger les urgences à chaque spotting sinon...Parce que les généralistes, peu font de la gynéco par ici.