Orchestre national de Belgique

La Belgique n'est pas à la hauteur, hélas !  L'Orchestre National a déjà été remis en question à plusieurs reprises et, jusqu'à présent, sauvé.  Il serait inadmissible et honteux de le supprimer, après avoir supprimé celui de la RTBF il y a une vingtaine d'années. Parce que cette fusion se ferait à l'avantage de  la Monnaie, si j'ai bien compris.

Il est vrai que les temps sont durs mais la situation de la Belgique, et tout particulièrement de Bruxelles, est assez lamentable sur le plan culturel, en dépit des grands événements du type Europalia, d'ailleurs grandement co-financés par chaque pays partenaire.

La Belgique se doit d'avoir un orchestre national (avec ce titre ou un titre équivalent) et un opéra national également.

Si le gouvernement devait réellement se résoudre à étrangler financièrement la musique sur le plan fédéral, alors il m'apparaît que l'Orchestre National devrait prendre le pas sur l'Opéra National car l'orchestre atteint un public bien plus large que le Théâtre de la Monnaie et a un meilleur "rendement" (un vocabulaire que les politiques comprennent !) non pas seulement à Bruxelles mais aussi en province et à l'étranger. Et la fusion projetée devrait être confiée et dominée par l'orchestre et non par l'opéra. Il doit y avoir moyen d'ailleurs de conserver l'indépendance artistique de chacun tout en fusionnant sur le plan administratif, par une concertation plus importante et bien organisée.

Ayant été pendant quinze ans le directeur de l'Orchestre Symphonique de RTL devenu par la suite Orchestre Philharmonique du Luxembourg, j'ai vécu de près le cauchemar de voir un orchestre éventuellement disparaître.  RTL voulait s'en séparer et c'est la ministre de la culture de l'époque qui l'a sauvé, à force d'opiniatreté. Malgré l'opposition d'un certain nombre de députés qui trouvaient ce projet inutilement coûteux, d'autant que l'orchestre ne comprenait que cinq à six musiciens luxembourgeois sur l'ensemble de l'effectif  !  Quand je suis arrivé en 1986, l'orchestre comptait 81 membres. En le quittant en 2001, cinq ans après la reprise par l'Etat luxembourgeois (dont le premier ministre n'était autre que M. Juncker), l'effectif était de 96 musiciens, ce qui permettait d'aborder confortablement la quasi totalité du répertoire orchestral. L'orchestre dispose à présent d'une excellente salle que je n'ai pas eu la chance de connaître quand j'étais en activité.   Et le Luxembourg, le pays entier, n'a pas six cent mille habitants...  !                                                                                                                                            

Mais pour sauver l'orchestre et l'opéra à Bruxelles, il faut un politicien courageux, convaincu et...   de poids.                              M. Reynders a certes le poids mais est-il convaincu et a-t-il le courage de défendre la musique autant que sa (brillante) carrière ?

Allons, Mesdames et Messieurs les politiques, un petit effort financier mais aussi d'imagination pour la musique, merci d'avance !

Jacques Mauroy