Belle affaire.

Le présumé auteur de la lettre de menaces envers les étudiants musulmans de Concordia s’appelle Hicham Saadi. Il fait son doctorat en économie à cette université. Qu’il soit un agent provocateur, un désaxé ou un «islamophobe», l’incident démontre l’existence de problèmes de cohabitation dans cette institution aux 150 nationalités.

La ministre Hélène David doit calmer les esprits, mais elle perd toute crédibilité quand elle affirme que Concordia est un modèle de vivre-ensemble.

Un membre du personnel m’a confirmé hier l’existence de tensions entre les centaines de musulmans qui font la prière du vendredi dans l’édifice Hall, dont parle la lettre de menaces, et les usagers de la cafétéria adjacente.

Les relations entre juifs et musulmans sont également difficiles. L’automne dernier, The Gazette rapportait qu’un homme à l’entrée de l’université avait exigé de façon menaçante d’un étudiant qu’il enlève sa kippa parce que, disait-il, «Concordia est une université arabe».

Après avoir rencontré la direction, la victime n’a pas porté plainte. Pourquoi?

Une association controversée

Quand le recteur Alan Shepard a évoqué les bonnes relations entre l’université et la Concordia Muslim Students Association (MSA), mon sourcil droit s’est levé tout seul. Ah oui?

Liée à la puissante Muslim Students Association nord-américaine, liée aux Frères musulmans, la MSA de Concordia a connu son lot de controverses: prédicateurs haineux, querelles sur les lieux de prière, bibliothèque pourvue en ouvrages islamistes, aumônier pro-charia et pro-criminalisation du blasphème, sans oublier des événements de sensibilisation à l’islam fondamentaliste où on vous prêtera un hijab, ou une fausse barbe, le temps d’une photo.

Dans ce cadre, la MSA tenait hier l’atelier «Construire des ponts: la mosaïque des valeurs canadiennes». Mosaïque de valeurs???

Minimiser les problèmes ou les balayer sous le tapis encourage les extrémistes à faire des coups d’éclat pour être remarqués. Le soleil sera toujours un meilleur désinfectant que le déni qui gangrène Concordia, où j’ai étudié, depuis trop longtemps.