APPEL DE DOUALA

Je penche pour le 6ème choix : "je vois une autre solution pour la sortie de crise". Mon idée peut paraître un peu folle mais la situation folle que nous traversons en Côte d'Ivoire me donne bien raison d'envisager une telle approche! Avant de la présenter, je souhaite avant expliquer pourquoi les autres solutions me paraissent inadaptées à l'imbroglio politique que nous vivons.
D'abord, la solution du partage du pouvoir après des élections démocratiques ne doit prospérer dans les jeunes démocraties comme les nôtres. Elle peut être exploitée à tort ou à travers par des politiciens véreux qui souhaitent s'accrocher au pouvoir et prendre leur peuple en otage. ça peut créer des frustrations à n'en point finir et renforcer le cycle de la violence.
Ensuite, je ne pense pas que la démocratie puisse se propager dans toute l'Afrique à coup de canon. Faire venir l'écomog en CI, suppose que dans des situations similaires (élections contestées) en Afrique de l'Ouest, nos Chefs d'Etat seront prêts à appliquer la même panacée. L'histoire des grandes nations montre clairement que le développement et la prospérité se bâtissent dans la capacité des hommes et des femmes en charge du pouvoir à trouver de façon interactive le consensus pour régler les problèmes qui jalonnent leur parcourt collectif,
pourquoi en CI devrions-nous passer par la violence pour devenir une grande nation? Notre hymne national "l'Abidjanaise"
a si bien anticipée cette situation quand elle souligne "Si nous avons dans la paix, ramené la liberté. Notre devoir sera d'être
un modèle. De l'espérance promise à l'humanité. En forgeant unis dans la foi nouvelle. La patrie de la vraie fraternité!"
Ce sont des paroles auxquelles je crois foncièrement!
Pour ce qui concerne la troisième et la quatrième solution, elles aboutiront toutes deux à une guerre fratricide de toutes les manières!
Ce sont des solutions qui demandent beaucoup d'humilité et de don de soi, des qualités complément absentes chez Gbagbo et Ouattara.
Donc que l'un reconnaisse l'autre, celui qui se retire va organiser sa riposte et nous ne sortirons jamais de cette situation qui risque
même de se pérenniser à travers leurs sbires respectifs (Soro Guillaume, Blé Goudé, etc.).
Enfin, la cinquième solution de l'organisation d'un troisième scrutin ne me paraît pas faisable parce que d'autres candidats sont en droit de
réclamer dès lors que soit repris le premier tour, lui aussi entaché d'irrégularité. Certain même peuvent aller jusqu'à demander de réviser
la liste électorale, etc. les gens souffrent et cette solution me paraît très aventurière. C'est pourquoi, je propose une gouvernance spéciale
à l'ivoirienne pour sortir de la crise de façon définitive. C'est ma solution!
Cette gouvernance pour sortir la Côte d'Ivoire de la crise pour moi s’appuierait sur les organisations suivantes : le forum des confessions religieuses, les rois et chefs traditionnels, organisations civiles et patronales, et enfin le CPC (Cadre de Concertation Permanent). Le mode opératoire de ma solution est le suivant :
1- Mettre en place une Haute Instance Morale composée des membres du forum des religions et ceux de la société civile. Cette instance serait le garant de l'unicité morale et de laïcité religieuse du Peuple de CI. C'est à ce titre qu'elle pourrait se poser comme acteur majeur de la résolution de la crise.
2- Former le CPC (qui est un acquis de l'APO) et confier le leadership à Ouattara. Pour moi toutes les personnalités de ce CPC auraient
rang de Chef d'Etat. Il s'agit de Bédié, Ouattara et Gbagbo. Mais au terme d'une période transitoire de 5 ans, ces personnalités s'engageraient à se retirer de la politique en conservant bien sûr le statut d'anciens Chef d'Etat. Dans ce schéma, il n'y a pas de gouvernement à proprement parler, mais des équipes de travail dont les chefs sont désignés par le CPC.
3- Faire de l'association des rois et chefs traditionnels, une assemblée capable de légiférer et d'être un contre pouvoir du CPC ;
4- Faire rédiger avec cette gouvernance deux outils fondamentaux : la nouvelle constitution de l'Etat de CI et un livre blanc du développement de la CI pour les 50 ans à venir (un seul programme de développement pour la CI) ;
5- Organiser un référendum pour l'adoption de la nouvelle constitution ivoirien ;
6- Organiser un nouveau scrutin selon les termes de la nouvelle constitution pour la mise en oeuvre des dispositions du livre blanc.
Monsieur Billon, voilà les idées folles, le rêve que je nourrissais secrètement pour une sortie de crise apaisée pour notre pays. Mes solutions souffrent c'est vrai de quelques faiblesses mais je pense qu'elles ont le mérite de faire intervenir chacune des forces vives de notre jeune
nation car quand les tâches deviennent difficiles et nombreuses on ne peut pas faire l'économie de "bras valides". En plus, l'approche que je propose fait la promotion de solutions endogènes en réponses aux crises nationales. Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire!