Ne laissons pas brader la santé des femmes

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#770

2014-02-03 17:45

Nous aussi on peut dénoncer des incidents de pose de stérilet chez les médecins !


Cas clinique

En 1996, une femme âgée de 30 ans, mère de trois enfants, régulièrement suivie par son médecin généraliste depuis 5 ans, le consulte pour contraception. En concertation avec lui, elle souhaite arrêter sa contraception orale et opte pour un stérilet. Quatre mois plus tard, Il met en place difficilement (col « spasmé ») un stérilet NOVA T: lors de la visite de contrôle un mois et demi plus tard, le généraliste ne retrouve pas les fils. Une échographie faite par un radiologue confirme l’absence de DIU intra utérin. Le généraliste replace donc un nouveau stérilet au cuivre d’un modèle différent, bien supporté et remplacé en 2001.

Le 25 mai 2004. La patiente consulte pour des saignements et des douleurs pelviennes depuis 48 heures. Le médecin devant cette symptomatologie lui faisant suspecter une expulsion, constate que le stérilet s’est déplacé, se trouve dans le col et le retire. Il prescrit une échographie de contrôle qui confirme une vacuité utérine. Evoquant une infection, il prescrit également une antibiothérapie (Oflocet) et un bilan sanguin.

Le 31 mai 2004, avant de faire son bilan, elle consulte aux urgences d’un hôpital pour douleurs persistantes et de la fièvre et elle va être hospitalisée pour une suspicion d’infection génitale haute. Un bilan pratiqué à l’admission montre une hyperleucocytose à 20.000 GB et une CRP à 148 mg/l. Le dosage de béta HCG confirme l’absence de grossesse. Le prélèvement vaginal met en évidence la présence de staphylocoques dorés.
- Le lendemain 1 juin 2004 La patiente décide de sortir (avec l’accord des médecins et selon son souhait) car elle est apyrétique et se sent mieux. Le médecin assistant du service rédige une ordonnance de sortie comportant: Erythromycine (3 cp/j pendant 21 jours), Oflocet (2cp/j pendant 15 j) et antalgiques de classe 2 si douleurs. Il conseille à la patiente d’être surveillée par son généraliste.

Le 2 juin, elle fait le bilan prescrit au départ par le généraliste.

Le 3 juin, le généraliste revoit sa patiente avec le bilan qu’il lui avait prescrit et qui montre une hyperleucocytose à 17 000 GB et une CRP à 87 mg/l.

Le 4 juin de nouveaux bilans sont pratiqués: leucocytes à 15 700 et CRP à 106 mg), puis le 7 juin (leucocytes à 15 300 et CRP à 51 mg)et le 10 juin (leucocytes à 14 300 et CRP à 58 mg).

Le 10 juin, elle retourne voir son généraliste qui lui conseille de consulter de nouveau à l’hôpital d’autant que les douleurs persistent malgré les antibiotiques.

Le 11 juin, le gynécologue hospitalier (le même qu’à la première consultation) la rassure, l’examen lui semblant normal. D’après la patiente il aurait critiqué la répétition inutile des examens biologiques, accordé peu d’attention à la présence d’un train sub fébrile (37 °5 à 38°) et rejeté toute indication d’examen complémentaire. Il modifie le traitement antibiotique (Bactrim).
La patiente reprend le travail.

Le 14 juin, elle fait un malaise.

Le 16 juin elle se présente de nouveau aux urgences car elle est fébrile (38°4) et va être hospitalisée. L’examen gynécologique (par qui ?) montre une douleur provoquée de la fosse iliaque gauche, un utérus normal, une douleur du cul de sac avec perception d’une masse latéro utérine gauche. Une échographie (par un praticien hospitalier) montre une image hétérogène à gauche et souligne « un doute sur la présence d’un stérilet dans la cavité ». Un ASP (non retrouvé) aurait confirmé la présence d’un stérilet « du côté droit de l’abdomen ». Le bilan sanguin montre une hyperleucocytose à 11 000 et une CRP à 68 mg.
- Le 17 juin, une cœlioscopie pratiquée (par un médecin que la patiente n’a pas rencontré) montre:«l’existence d’une masse annexielle gauche évoquant un abcès de l’ovaire chez une patiente de 38 ans sous bi antibiothérapie, apyrétique, sans défense abdominale ». Le compte rendu mentionne la présence d’adhérences difficiles à libérer sans risque et constate la présence de lésions évoquant une endométriose. Il n’est pas fait mention de la recherche d’un stérilet. Dans un deuxième temps opératoire, l’opérateur pratique sans succès une tentative d’ablation de stérilet à l’aide d’une curette de NOVACK….(La culture du prélèvement péritonéal mettra en évidence un streptocoque).
- Le 18 juin, sur l’insistance de la patiente, un assistant du service demande au gynécologue du service que la patiente connait de faire une hystéroscopie: celle-ci, en salle de consultation ne retrouve pas le stérilet…..
- Le 19 juin, n’ayant pas confiance dans l’équipe, les médecins ne retenant pas le même diagnostic selon ses dires, elle décide de quitter l’établissement. Elle reproche au chirurgien de lui avoir expliqué que tardivement, le lendemain de la cœlioscopie, de n’avoir pas pu retirer le stérilet « faute de matériel stérile » disponible et qui lui aurait seulement prescrit un traitement pour son endométriose… Elle téléphone à son généraliste qui parvient à joindre un des médecins hospitaliers qui lui aurait dit que le stérilet serait enlevé ultérieurement, que les craintes de la patiente vis-à-vis de son état de santé n’étaient pas fondées et amplifiées par son état anxieux.

Le 19 juin, la patiente sort donc contre avis médical mais grâce à l’aide d’un gynécologue consulté en urgence, elle est de nouveau hospitalisée, le jour même dans un autre établissement où un chirurgien l’opère en urgence du fait d’un tableau de pelvi péritonite.
- Dans son compte rendu opératoire, le chirurgien note « cette patiente était porteuse d’un DIU qui aurait été enlevé quelques jours auparavant mais l’ASP montre que le DIU est toujours présent sans préciser sa situation intra utérine ou intra abdominale; à l’admission, défense hypogastrique et syndrome infectieux biologique majeur». Devant les difficultés rencontrées lors de la cœlioscopie (magma d’adhérences), il convertit, réalise une annexectomie gauche en raison d’un pyosalpinx franc et retrouve le stérilet dans la paroi sigmoïdienne. Son retrait laisse une perte de substance de la paroi sigmoïdienne avec ouverture de la lumière digestive. Une colectomie partielle avec colostomie transitoire est nécessaire. La patiente est transférée en réanimation pendant quelques jours, puis en chirurgie. Trois mois plus tard, un rétablissement de la continuité digestive est effectué.

L’examen anatomopathologique de la pièce opératoire confirme le pyosalpinx avec ovarite suppurée de voisinage et une péritonite étendue à la pièce de résection sigmoïdienne.

En dehors de problèmes intercurrents liés à une décompensation d’un goitre basedowien (thyroïdectomie totale), une intervention pour hernie de la paroi abdominale avec réfection de la cicatrice aura lieu en 2005

Réponses


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#772 Re:

2014-02-04 09:50:49

#770: -


Bonjour,

Bien entendu, il y a des erreurs médicales dans notre profession... de même
il y aura toujours de bons et de mauvais médecins (comme de bons et mauvais
avocats ou présidents)…. Nous ne sommes pas des Dieux mais simplement des
Hommes…   bêtes sont ceux qui le nient ! C’est pour cela
que la gynécologie ne doit pas être réalisée en dilettante. C’est pour cela qui
ne faut pas brader la médecine, quelque soit la spécialité ! Le titre de
Docteur en médecine est un gage de qualité, même s’il n’est pas absolu !

A mon avis, le premier recours est une bêtise de manière générale… qu’il
faudrait faire disparaître pour toutes les autres spécialités d’ailleurs !

Avec les équivalences Européennes, cela va être difficile de concilier les
diplômes des Sages Femmes de l’Europe et  hors d’Europe. Elles auront des équivalences
sans aucune formation… et là se sera la catastrophe… Car nous avons dans notre
hôpital plusieurs sages femmes formées dans d’autres pays… et là, je peux vous
affirmer ( et les Sages femmes du service ne pourraient pas dire le contraire…sauf
par mauvaise foi) que les pratiques professionnelles ne sont pas à la hauteur…
D’ailleurs, la moitié d’entre elles comptent partir de l’hôpital dès que leur équivalence
leur sera accordée… Cette situation est vraie néanmoins pour certains médecins...Malheureusement

Luttons pour que le médecine reste quelque chose de qualité. Et que le diplôme de "Docteur en médecine ou docteur en maîtique " reste pour l'Europe le seul diplôme valable ! Sinon demandons simplement à ce que la formation des sages aboutissent à une thèse classique et là il n'y aura plus de problème ! La thèse reste "un gage de qualité" théorique... même si ce n'est pas le diplôme qui fait le bon praticien !


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#775 Re:

2014-02-19 18:10:36

#770: -

Et oui, DIU posé à la base par un MG qui est passé seulement qqs mois ds un stage d'obstétrique pdt l'externat... Et qui pense connaître mieux que les sages-femmes l'anatomie féminine...Triste.