Ligne d'autobus 16: Retour de la boucle Simard-Malouin et de l'accès au centre-ville

Mme. Laure Letarte-Lavoie, présidente de la STS,

M. Marc Denault, conseiller de l’arrondissement des Nations,

Nous sommes des citoyens du secteur de l’école Hélène-Boullé, et nous souhaitons vous faire connaître notre profonde déception, mais aussi notre incompréhension quant à la décision de la STS de couper notre quartier du service de transport en commun, qui était jusqu’à maintenant desservi par la ligne 16. On parle ici d’avoir enlevé la boucle Simard-Malouin, un détour d’un maximum de 2 à 3 minutes au trajet, ainsi que la suppression de son lien avec le centre-ville, qui prive maintenant des dizaines de citoyens et de jeunes de ce service important.

À notre grand étonnement, on peut lire sur le site de la STS ceci : « La STS est une organisation qui cherche constamment à améliorer son réseau pour répondre aux besoins de sa clientèle. Les ajouts permettront de bonifier la fréquence de passage et l’étendue des horaires principalement pour les secteurs de Lennoxville, du Plateau St-Joseph et de Brompton ». Le changement de trajet de la ligne 16 a complètement l’effet contraire pour nous. Voici des exemples concrets de l’impact de cette décision sur notre quotidien :

  • Avec un éloignement significatif du premier arrêt accessible (allant jusqu’à près de 1 km, alors que des arrêts étaient accessibles à quelques minutes de marche), le temps de déplacement avec l’autobus s’allonge de jusqu’à 10 à 12 minutes selon les personnes. Par exemple, des employés de l’Université (qui incite ses employés à prendre l’autobus en payant une part importante de la passe annuelle) doivent maintenant marcher 10 minutes pour se rendre à l’arrêt. Déjà que le trajet n’est pas direct, et implique 10 minutes de plus par autobus que par voiture, ces 10 minutes de marche doublent le temps de transport par rapport à la voiture (il faut maintenant 35 minutes pour se rendre à l’université). Ces usagers reprendront donc leur voiture après quelques années d’utilisation du service de la STS.
  • En plus de la distance des arrêts, les élèves du Séminaire et du Collège Mont-Notre-Dame perdent leur ligne directe vers le centre-ville. Leur temps de transport passe de 15 minutes à environ 50 minutes auquel s’ajoute au moins un transfert. Il est à noter qu’actuellement les horaires des autobus ne sont pas synchronisés ce qui implique une longue attente durant les transferts. De plus, le trajet le plus court force à descendre ou monter!! - la rue des Sables, qui n’a pas de trottoir, pour se rendre sur le Boulevard Queen, où aucun arrêt digne de ce nom et qui soit le moindrement sécuritaire ne soit en place, pour ensuite passer par le Cégep avant de revenir vers le centre-ville). Pour l’aller-retour, on parle donc d’environ 1.5 heure de plus par jour passé en autobus pour nos jeunes. Cette situation est aussi vraie pour les travailleurs de la Ville ou des entreprises qui sont établies au centre-ville.
  • La boucle de la 16 sur Simard-Malouin permettait aux jeunes de se déplacer aisément dans le quartier, un quartier qui présente un dénivelé important et l’absence de trottoir sur Simard. L’autobus leur permettait par exemple d’accéder à la patinoire du parc St-Alphonse en hiver avec leur équipement de hockey ou pour aller rejoindre leurs amis au parc. Ils perdent maintenant cette autonomie, une autonomie importante pour des jeunes en développement. Au lieu d’aller jouer dehors avec leurs amis, ils feront sans doute le choix de rester à la maison et de s’occuper avec un choix passif comme les jeux vidéo.
  • Certains enfants du primaire utilisaient la 16 pour aller en toute sécurité directement à l’école Hélène-Boullé. Maintenant, le trajet proposé demande aux jeunes de traverser la rue Jacques-Quartier et de faire des transferts pour certains. Notez que le quartier s’est beaucoup rajeuni depuis quelques années, et qu’il est peuplé de familles avec des enfants et des adolescents. Plusieurs dizaines de jeunes et de travailleurs utilisent quotidiennement le transport vers ou en provenance du centre-ville. Il est aberrant qu’on parle d’amélioration du service lorsqu’un trajet de 50 minutes, avec un transfert, est nécessaire pour atteindre une zone qui se situe à moins de 4 km.

En réalité, la modification faite par la STS a pour effet d’enclaver notre quartier au lieu d’en améliorer l’accès. Alors que nous sommes à 4 km du centre-ville, la durée de transport pour s’y rendre correspond maintenant au temps que nous mettrions si nous habitions Deauville.

Alors que les sociétés de transport cherchent à accroître leur clientèle, et que les changements climatiques exigent que nous délaissions nos voitures, la récente modification de la desserte de transport en commun pour notre quartier nous rend perplexes : elle a pour effet immédiat de remettre des voitures sur la route, que ce soit pour nous rendre au travail ou transporter nos jeunes afin qu’ils ne passent pas leurs journées en autobus, mais qu’ils puissent plutôt pratiquer leurs activités, notamment sportives. La STS semble perdre de vue que si ses trajets doublent le temps d’un trajet en voiture, le choix ne sera pas difficile à faire. Elle ne parviendra jamais à supplanter la voiture avec de telles décisions. S’il nous semble légitime de tous les secteurs de Sherbrooke aient un accès au transport en commun, nous déplorons les récentes modifications qui donnent l’impression que l’amélioration de l’offre dans les zones plus éloignées se fait au détriment des zones plus urbanisées.

En bref, nous souhaitons que:

1. le quartier soit à nouveau relié au centre-ville par une ligne plus directe;

2. la boucle Simard-Malouin soit réintégrée au trajet de la ligne 16 pour la rentrée des classes en septembre 2024.


Anne-Marie Corriveau / Amélie Jean    Contacter l'auteur de la pétition