CHARTE DE L'INSUFFISANCE CARDIAQUE

Parce que l’insuffisance cardiaque est une pathologie chronique évolutive qui touche plus de 200.000 Belges.

Chaque année, 15.000 nouveaux cas sont détectés, soit près d’une quarantaine de cas par jour.

De plus, l’insuffisance cardiaque hypothèque lourdement la qualité de vie des patients et a un impact économique majeur sur le coût des soins de santé dû au taux d’hospitalisation élevé.

C’est pourquoi, en décembre 2013, lors du premier colloque scientifique pluridisciplinaire sur l’insuffisance cardiaque, une charte a été lancée.

Dans cette Charte, nous demandons aux autorités compétentes en matière de santé que soit engagée une réflexion sur l’organisation et le financement des moyens nécessaires pour:

1. Suivi pluridisciplinaire de l’insuffisance cardiaque : Les professionnels de la santé (médecins généralistes, cardiologues, infirmiers, pharmaciens, diététiciens, ergothérapeutes, kinésithérapeutes, etc.) jouent en effet un rôle majeur dans l’éducation du patient sur l’insuffisance cardiaque et la prise en charge de la maladie. Les équipes pluridisciplinaires spécialisées en insuffisance cardiaque sont particulièrement importantes pour le suivi et l’éducation du patient. Ils peuvent procurer des soins, faire des tests et fournir de l’information et des conseils. Ils le font souvent volontairement, sur fond propre à cause du manque de personnel dans les centres et du soutien financier des pouvoirs publics.

2. L’éducation du patient : Il est important d’aider le patient à devenir actif dans le suivi de sa maladie et de son traitement, notamment via des groupes d’entre-aide, des supports multimédias et des programmes d’éducation thérapeutique. Le niveau de connaissance du grand public sur l’insuffisance cardiaque reste encore faible. En effet, d’après l’étude européenne SHAPE[1] sur la sensibilisation et la perception de l’insuffisance cardiaque, seul 3% des Européens sont capables d’identifier correctement l’insuffisance cardiaque à partir de la description des symptômes majeurs de cette maladie (essoufflement, fatigue et chevilles enflées). Alors que 28% sont capables de reconnaître une angine de poitrine, un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral, et 48% un accident vasculaire cérébral ou AVC. Par ailleurs, selon une étude menée par la Ligue Cardiologique Belge, seul 1 Belge sur 4 sait et comprend ce qu’est l’insuffisance cardiaque et 1 Belge sur 10 ne sait citer aucun facteur de risque.[2] Des chiffres qui montrent le besoin d’une meilleure information sur l’insuffisance cardiaque et ses symptômes.

[1] SHAPE Survey Results to the General Public, Annual Congress of the European Society of Cardiology in Vienna, September 2003

[2] Enquête réalisée à la demande de la Ligue Cardiologique Belge par TNS Dimarso auprès d’un échantillon représentatif de la population belge (1.000 personnes) du 18 juin au 2 juillet 2009

3. La formation des professionnels de la santé : Aujourd’hui, les hôpitaux finance eux-mêmes la formation des professionnels de la santé en matière d’insuffisance cardiaque. C’est principalement le cas pour les infirmières spécialisées en insuffisance cardiaque. Il faut appliquer dans notre pays les recommandations européennes relatives à la prise en charge de l’insuffisance cardiaque, par le biais de la formation continue des professionnels de la santé.

4. La prise en charge globale de l’insuffisance cardiaque: Par prise en charge globale, on entend la prise en compte non seulement des mesures hygiénodiététiques et le traitement médicamenteux et non médicamenteux, mais encore l’activité physique, le soutien psychologique, familial et social. L’insuffisance cardiaque survient rarement seule: les patients atteints d’insuffisance cardiaque montrent souvent une multi-morbidité. Il est donc important que les soins de l’insuffisance cardiaque ne soient pas seulement organisés verticalement et axés sur la maladie, mais aussi et surtout horizontalement, avec une attention particulière sur les co-morbidités associées.

5. La prévention et détection précoce de l’insuffisance cardiaque : 2 axes sont très importants : la promotion d’un mode de vie sain et la sensibilisation du grand-public  sur les risques des maladies cardio-vasculaires.

Les signataires de la charte demandent aux autorités compétentes en matière de santé que soit engagée une réflexion sur l’organisation et le financement des moyens nécessaires pour:

  1. L’organisation de campagnes de sensibilisation et de dépistage précoce de l’insuffisance cardiaque au niveau national ;
  2. L’éducation du patient atteint d’insuffisance cardiaque, et notamment la formation continue et la reconnaissance des acteurs de la santé concernés (infirmières spécialisées en insuffisance cardiaque et les infirmières libérales pour les médecins généralistes) ;
  3. Le remboursement des examens de laboratoire reconnus par les recommandations scientifiques internationales (par exemple, le BNP/NTproBNP) ;
  4. Une revalidation pluridisciplinaire prolongée des patients atteints d’insuffisance cardiaque…
  5. La poursuite d’une politique innovante dans le domaine de l’insuffisance cardiaque, malgré les économies réalisées dans les soins de santé.

Dans cette  charte, nous demandons, aux autorités compétentes, que des mesures soient envisagées pour l'insuffisance cardiaque en termes de dépistage, de sensibilisation, d'éducation, d'approche pluridisciplinaire, de revalidation cardiaque et de recherche.

L'objectif est de rassembler le plus grand nombre de signatures qui seront remises aux autorités à tous les niveaux (fédéral, communautaire et régional) pour que des décisions favorables soient enfin prises.

N'hésitez pas à la signer et à la diffuser.

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