Contre l'ouverture à la concurrence des ouvrages hydroélectriques
Sensibilisés par leur formation, leur métier, ou comme simples citoyens à la production d'électricité hydraulique, les signataires expriment leur vive inquiétude face au projet d’ouverture à la concurrence en 2014 des concessions arrivant à expiration.
La production d’électricité d’origine hydraulique a une place déterminante à occuper dans le cadre de la mutation énergétique que tout le monde s’accorde à reconnaître comme indispensable, au delà de la diversité des projets.
Les opérateurs publics traditionnels sur les installations dont l’état est propriétaire, EDF, GDF et la CNR, sont choisis jusqu’ici de gré à gré. Ils disposent d’une expérience unique et ont fait la preuve de leur efficacité en matière de gestion de la ressource hydraulique dans l’intérêt général.
On s’interroge en revanche sur la motivation des groupes privés candidats à la concession tels que Direct Energie (français), E-ON (n°1 allemand), Alpiq (suisse), ENEL (italien) et Vattenfall (suédois). Sans doute sont-ils attirés par les faibles investissements nécessaires à l’exploitation et la perspective d'augmentation considérable des marges dans le contexte de fortes hausses des prix de l'électricité. Les investissements ne concerneront que l’entretien de barrages largement amortis financièrement. En effet, l'augmentation de 10% de la capacité de production hydroélectrique prévue dans le mix énergétique français en 2020 sera obtenue par l'amélioration du rendement des installations existantes et l'accroissement de la puissance des turbines.
De plus, la vente par lots successifs des concessions à plusieurs opérateurs justifie les plus grandes inquiétudes en matière d’efficacité de gestion de la ressource et de sécurité. Ainsi dans notre région, un des lots ouverts à la concurrence en 2014 comprend les ouvrages de Cordéac/Le Sautet et Saint Pierre Cognet, tandis que dans la même vallée du Drac, les barrages de N-D de Commiers et de Monteynard seront privatisés plus tard et risquent d'être gérés par un exploitant différent !
Les signataires demandent que, comme l’ont fait notamment l'Autriche et l'Italie, la France prenne toutes les dispositions législatives pour repousser l'échéance de l’ouverture au marché des concessions hydrauliques. Ils demandent que soit préservée durablement la maîtrise publique du secteur – l’abrogation de la loi NOME (Nouvelle organisation des marchés de l’électricité) en étant un passage obligé - à travers les opérateurs historiques que sont EDF, GDF et la CNR.
PREMIERS SIGNATAIRES
Annie DAVID Sénatrice de l’Isère jusqu'en 2017
Guillaume GONTARD, Sénateur de l'Isère
Philippe BELLEUDY Professeur à l’Université Joseph Fourier, Laboratoire d’Etude des Transferts en Hydrologie et Environnement
Claude BERTRAND, Président du SIERG à la date du lancement de la pétition
Max GENEVOIS Vice-Président du Sierg, Oz en Oisans
Serge GROS Maire de Vizille, (décédé)
Jacques NIVON maire de Champ sur Drac
Charles OBLED Professeur émérite INPG, ex Ecole Nationale Supérieure d’Hydraulique et de Mécanique de Grenoble
Jean-Marc VENGEON guide de haute montagne, expert sur les projets du Pôle Alpin Risques Naturels, Saint Mury Monteymond
Le Conseil municipal d’ALLEMONT soutient unanimement cette pétition (réunion interne du 20 Février 2012)
Texte proposé par des militants du Front de Gauche (collectif Campus de Grenoble) : Annie BREYTON, ancienne Conseillère Régionale, Claudine KAHANE, Gérard CHOUTEAU, Jean-François DAÏAN, Guy LUCAZEAU, Jean Marc THORENT
collectif de défense des barrages Contacter l'auteur de la pétition
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