Il faut sauver la Maison de Poésie !

La poésie n'aurait plus de Maison ? Je crains davantage le fait que, symétriquement, les maisons ne sont décidément plus très poétiques… La poésie ne sera sauvée par rien ni personne, parce que c'est la poésie qui a été conçue pour le salut de tous et de chacun, et non l'inverse ; de plus, les maisons ne sont plus beaucoup bâties comme le veut la « poésie » du bâtiment, alors… Pour commencer, il eut fallu que les poètes consentissent à demeurer ce qu'ils furent probablement autrefois — pareille «demeurance» impose la maison authentique qui ne sera pas démolie —, demeurer «ce qu'ils furent probablement autrefois», comme le demandait Nietzsche, terminant son aphorisme d'Aurore par cette interpellation que je fais mienne : « Où êtes-vous, astronomes de l'Idéal ? » Il faut du coup se rappeler que ce n'est pas le doigt qu'il s'agit d'observer, mais la Lune… Enfin… A force de ne plus se préoccuper de la Lune, fatalement, on en arrive à couper les doigts, à démolir les maisons, à se moquer des astrologues, et puis, de loin en loin, à mépriser raisonnablement tout ce qui a le moindre prix non étiquetable.