Pétition unitaire Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE)

Albert-Jean Mougin

/ #453 TOUJOURS MOINS

2013-11-26 18:02

On s'effraie du sens que porte cette seule mesure concrète et effectivement réalisable avec aisance. Il s'agit d'une déqualification matérielle du professorat, au modeste prétexte de revaloriser l'exercice dans des conditions pénibles de ce même professorat. Cela mérite le temps de la réflexion. Si les professeurs du second degré, ou du premier degré,exerçant dans les "zones" difficiles assurent plus une mission de pacification sociale, nolens volens, les professeurs des classes préparatoires assurent pleinement,uniquement, totalement, une mission d'enseignement.
Signe de la modernité, il apparaît nécessaire de moins payer ce qui est pur enseignement. Le sort fait ici aux "profs' de prépas '" correspond très exactement à celui qui le fut aux professeurs du second degré que nous dirons "général". Cette mesure, dans le seul fait qu'elle a été conçue, reproduit inconsciemment les exigences de l'époque. La transmission du savoir, hors du cadre marchand, ne doit plus valoir grand'chose. C'est une proposition conformiste. Elle est, pour ceux qui entendent défendre le modèle français d'enseignement, inacceptable.La refuser n'est pas s'associer à une démarche étroite et corporatiste ainsi que l'on voudrait le faire croire. C'est défendre l'Ecole qui enseigne contre l'Ecole palliative. Celle-ci a prouvé depuis trente ans sa vanité, celle-là démontre chaque jour ses succès. La véritable générosité sociale, c'est l'exigence scolaire, à tous les niveaux de l'édifice. La Nation doit payer la qualité de l'enseignement, pour qu'elle ne soit pas contrainte d'aller se vendre.La Nation doit payer la générosité de l'enseignement pour qu'il élève la jeunesse au-dessus de la condition d'origine. L'un ne peut se faire sans l'autre, et l'un ne peut surtout pas se faire au détriment de l'autre.