Pétition unitaire Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE)


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2013-12-09 11:40

Les sept mensonges du ministre : un déni de réalité

1er mensonge : « les professeurs les plus touchés ne perdront pas plus de 3 à 5% de revenus ».
Archi-faux.
Les pertes s'échelonnent entre 1 et 17 % de la rémunération totale (voir tableau), malgré l'indemnité de 3 000 euros censée compenser ces pertes. Une majorité de professeurs verront bel et bien leurs revenus amputés de 10 à 15 %.
En sous-estimant à outrance la sanction financière qu'il impose aux profs de prépa, le ministre reconnaît implicitement qu'une telle baisse est inique et donc indéfendable. Sinon, pourquoi mentirait-il ? S'il assumait vraiment le contenu de sa réforme, il devrait au contraire se vanter de « casser les profs de prépa » ! Et si les pertes étaient si modestes, comme il le prétend, où seraient les gains prétendument attendus pour les ZEP ?

2ème mensonge : « les plus jeunes professeurs vont gagner avec cette réforme »
Archi-faux, c'est même le contraire !
Plus un professeur est jeune, plus la part des heures sup' et des colles est forte dans sa rémunération, son salaire de base étant plus faible. C'est donc au contraire les plus jeunes professeurs qui subiront les plus fortes pertes en proportion.
Bravo pour l’égalité et la solidarité entre les générations, monsieur Peillon !
Les candidats aux concours d'enseignement, toujours plus rares, apprécieront...

3ème mensonge : « les professeurs à la fois en lycée et en prépa vont gagner avec cette réforme»
Faux, évidemment.
Voici l'exemple même d'une phrase vague, générale, et finalement creuse.
Gagner quoi ? Plus d'argent ? Notre analyse montre l'inverse (tableau).
De la reconnaissance? Nous nous sentons méprisés comme jamais.
Quant aux professeurs du secondaire (prof. de lycée nous le sommes tous), ils vont perdre leurs décharges horaires au bénéfice de primes aléatoires, alors que leurs missions deviennent aussi floues qu'indéfiniment extensibles.

4ème mensonge : « Certains professeurs font trop d'heures supplémentaires, jusqu'à seize heures par semaine. »
Flagrant délit de mauvaise foi.
En classe prépa, les services des professeurs donc les éventuelles heures supplémentaires et colles qui vont avec, sont imposés par l’administration. Le poste est à prendre ou à laisser, avec toutes les heures qui vont avec.
Or, les heures supplémentaires coûtent beaucoup moins cher à l’administration que des heures-postes : si jamais M. Peillon trouve que certains ont trop d'heures sup, pourquoi ne nomme-t-il pas de nouveaux profs en prépa ?
Il s'agit donc bien de faire des économies en baissant la rémunération de notre travail, et rien d'autre.
5ème mensonge : en 2nde année, il n'y a plus cours après Pâques.
Faux.
Les professeurs préparent sans relâche les étudiants aux oraux durant les mois de mai et juin, certains allant souvent jusqu'à accompagner leurs étudiants aux épreuves, pour les soutenir, et cela parfois jusqu'en juillet !

6ème mensonge : « [il y a] une discussion avec les classes préparatoires pour mettre la transparence, de la justice et de l'équité »
(En novlangue dans le texte, George Orwell)
M. Peillon n'a discuté de rien avec nous, il nous place devant le fait accompli et précipite la réforme, sans négocier. Discuter, c'est imposer ?
Le ministre ment. Mentir, c'est dire la vérité ?
Il baisse brutalement les revenus d'une catégorie de fonctionnaires dont les résultats et l'engagement sont partout reconnus. L'injustice c'est la justice ?
Sa réforme crée de nouvelles inégalités entre les professeurs, bien plus fortes qu'auparavant. L'inégalité, c'est l'égalité ?

7ème mensonge : il n'a jamais voulu opposer les CPGE aux ZEP, il « reconnaît nos qualités et les conforte »
Faux.
C'est exactement ainsi que le laminage des CPGE a été présenté par le ministre : dégager des moyens au profit des ZEP. Or, Vincent Peillon ne s'est jamais caché, avant d'entrer au ministère, qu'il méprisait les classes prépa et leur élitisme supposé. Loin de nous conforter, il nous blesse et nous démotive.
Toute sa réforme n'est qu'une inqualifiable agression contre les classes préparatoires, pourtant plébiscitées par le public et considérées comme un précieux ascenseur social.

Après les profs de CPGE : à qui le tour ?

Diminuer les salaires des fonctionnaires, casser l'ascenseur social, décourager l'excellence... Est-ce donc cela votre programme, monsieur Peillon ?