précarité du FLE


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2014-05-26 19:16

Enseigner le FLE aux migrants en France était pour moi une vocation, mais quand les associations donnent gratuitement des cours, quand les quelques contrats ne sont que temporaires et pour un salaire qui n'est pas à la hauteur du Master 2 Pro que j'ai obtenu à Paris 3 Sorbonne-Nouvelle (et qui est le niveau minimum demandé dans les appels d'offre de l'État...), quand donner des cours à l'étranger ne peut pas permettre de vivre correctement à l'étranger (salaires locaux, aucune reconnaissance une fois revenu en France, donc aucune protection sociale ou cotisation), aujourd'hui, je n'enseigne plus. Comme beaucoup de mes collègues de FLE, j'ai changé de vie.
Quelle image donnons-nous à ces étrangers qui viennent par choix ou par obligation, qui tous ont besoin du Français pour s'intégrer ? Comment exiger de ces étrangers non francophones une intégration si les outils (offres de cours) ne sont pas disponibles (ou de qualité) ?
Enfin, en ne mettant pas de crédit pour promouvoir notre langue à l'étranger (CCF, poste d'attachés linguistiques à plein temps, etc.), nous ne donnons pas envie de venir vivre (et donc faire marcher le commerce, etc, etc.) en France. L'investissement à produire n'est pourtant pas énorme en comparaison de ce que cela rapporterait en terme d'image notamment (demandes d'inscription en universités et grandes écoles, programmes d'assistants de langue, expatriation professionnelle et donc cours de Français spécialisé, ...)
Une ex-prof de FLE...