précarité du FLE

Je suis prof de FLE depuis 20 ans et déjà, quand je faisais mes études, on me parlait du Capes de Fle... A l'époque, ayant toujours été allergique à l'éducation nationale, je n'en voyais pas l'intérêt. Je n'ai pu être CDisée en Fle qu'à l"âge de 36 ans après être passée par de multiples employeurs. J'adore ce métier et si je l'ai choisi j'admets que c'est en grande partie pour le plaisir qu'il me procure. Les étudiants sont curieux, sympathiques, agréables et j'ai toujours envie de découvrir de nouvelles manières de les satisfaire, de faire en sorte qu'ils aiment notre langue. Comme il est dit dans la pétition j'ai aussi la volonté et l'impression constante d'enseigner "la France". Mais que dire de la France et de ses belles valeurs quand une université publique, qui fonctionne avec 70% de vacataires ne décident de les payer que 4 fois par an. On me dira que j'ai un contrat dans le privé et que je n'ai rien à dire... Mais accepterait-on que mon employeur privé ne me paye que 4 fois par an sous prétexte que mon employeur public peut subvenir à mes besoins? Tout ceci est très compliqué. Chacun cherche une sorte de sécurité à sa manière...Je dois avouer que passer d'employeurs à employeurs pendant plus de 10 ans m'a permis de voir comment fonctionnait le monde du travail dans notre beau pays et cela m"a permis aussi d"acquérir de l'expérience auprès de publics très variés. Je dois admettre cependant qu"après un certain temps on a envie de se poser, d'être payé dignement et de pouvoir avoir des conditions de travail correctes. Rester dans la précarité peut être dangereux, je remarque que de plus en plus de gens sont sans scrupules, sont prêts à tout pour décrocher un CDI ; mais ne l'étais-je pas moi-même ou n'est-ce pas la même chose dans tout travail?). A travers notre métier, nous transmettons énormément de choses. Merci aux étudiants (quelque soient leurs profils, leurs origines) d'être là et pour que nous continuions à avancer et à obtenir des droits, merci pour cette pétition qui explique bien ce que nous faisons tous. Allez, signez! Il est pas bien notre métier?