NEW YORK - DSK a savouré sa première journée d'homme libre
0 commentaires Créé le 25/08/2011 à 07h18 -- Mis à jour le 25/08/2011 à 08h25
NEW YORK - Dominique Strauss-Kahn a savouré mercredi dans sa maison de Manhattan sa première journée d'homme libre, après avoir payé "au prix fort", selon ses avocats, "une erreur de jugement passagère qui n'avait rien de criminel".
Au lendemain du classement de toutes les poursuites engagées contre lui pour agression sexuelle, après trois mois d'une incroyable saga judiciaire, l'ancien patron du FMI n'a fait aucune apparition publique. Le calme a régné toute la journée aux abords de sa luxueuse maison de TriBeCa dans le sud de Manhattan.
Un bouquet de fleurs a été livré, quelques personnes sont venues et reparties.
Son avocat a qualifié d'"erreur de jugement qui n'avait rien de criminel" la brève relation sexuelle qu'a eue DSK, 62 ans, avec la femme de chambre guinéenne Nafissatou Diallo, 32 ans, le 14 mai dans sa suite du Sofitel.
Il "a payé au prix fort une erreur passagère de jugement qui n'avait rien de criminel", a expliqué Benjamin Brafman dans une interview à la chaîne américaine NBC.
"Il y a une grande différence entre un rapport sexuel et une agression", a ajouté l'autre avocat de l'ancien ministre, William Taylor. "Si on fait quelque chose de déplacé, on n'est pas pour autant poursuivi en justice", a ajouté M. Brafman, saluant en DSK un "individu exceptionnel", un "homme brillant et un économiste brillant", dont les "options sont merveilleusement nombreuses".
"Le scénario selon lequel cet homme serait sorti nu de sa salle de bain et aurait sauté sans plus de cérémonie sur une femme de chambre était invraisemblable", a ajouté Me Taylor sur NBC.
"Nous attendons ce que Dominique Strauss-Kahn ou ses avocats ont à dire sur ce qui s'est passé dans la suite 2806 le 14 mai", a pour sa part déclaré à l'AFP Douglas Wigdor, un des avocats de Mme Diallo, qui accuse M. Strauss-Kahn de lui avoir imposé une fellation le 14 mai, alors qu'elle venait faire le ménage. M. Widgor a rappelé qu'ils avaient engagé une action civile contre M. Strauss-Kahn, en parallèle de la procédure pénale et s'est dit impatient qu'elle commence.
La presse américaine, revenant sur le dénouement d'une des affaires judiciaires les plus spectaculaires de ces dernières années à New York, était généralement favorable au procureur Cyrus Vance qui a demandé l'abandon des poursuites.
"Abandonner les poursuites était la bonne décision à prendre, mais les victimes doivent pouvoir faire confiance au système", titrait ainsi un éditorial du New York Times.
Mais elle n'était pas tendre pour Dominique Strauss-Kahn. "Bon débarras" titrait le New York Post, tout en soulignant que de nombreuses questions resteraient à jamais sans réponse, notamment celle de savoir ce qui s'est vraiment passé entre 12h06 et 12h26 le 14 mai dans la suite du Sofitel.
"Comme le racontent les procureurs, sa conduite semble au mieux odieuse, au pire criminelle. Une femme de chambre arrive dans sa chambre, et peu de temps après, peut-être dix minutes, elle crache son sperme dans le couloir. Difficile d'imaginer un scénario qui reflète autre chose que du déshonneur, si ce n'est la culpabilité criminelle de cet homme éminent. Sa victoire juridique ne doit pas être confondue avec une victoire morale", écrivait Jeffrey Toobin, du New Yorker.
Mme Diallo est toujours employée du Sofitel à New York.
Mais des "discussions" vont être rapidement engagées entre Accor, exploitant le Sofitel de New York, et les avocats de Mme Diallo sur son avenir professionnel, a indiqué mercredi le groupe hôtelier français. Ces discussions visent à déterminer les suites à donner à son contrat de travail, a indiqué un porte-parole du groupe, sans autre précision.
Jusqu'à l'arrestation de DSK le 14 mai, Mme Diallo était considérée comme une employée modèle.
Les procureurs ont demandé et obtenu mardi d'un juge de Manhattan l'abandon de toutes les poursuites contre l'ancien patron du FMI qui avait plaidé non coupable le 6 juin de sept chefs d'accusation dont tentative de viol, agression sexuelle et séquestration. Ils ont fait valoir que Mme Diallo, en raison de ses mensonges répétés, ne pouvait être un témoin crédible dans un procès. Et selon eux, rien n'a permis d'établir avec certitude que la brève relation sexuelle qu'elle a eue avec DSK lui avait été imposée.
—© 2011 AFP
0 commentaires . Réagissez ?
Facebook