Sauvez l'Orchestre Dijon Bourgogne


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2014-08-19 07:44

Il ne faut pas, en ces temps difficiles, monter les artistes les uns contre les autres, mais je viens de prendre connaissance de la saison 2014-2015 de l'Opéra de Dijon et j'invite les membres de l'Orchestre à demander le coût de toutes ces productions invitées, particulièrement dans le domaine du concert : Herreweghe, Equilbey, Van Immerseel, Jansen et l'Orchestre de Chambre d'Europe, l'Orchestre Baroque de Fribourg,Christie, l'Orchestre de Stuttgart, et on en passe... L'ODB semble faire les frais d'une politique de programmation "de prestige", bâtie uniquement pour que l'on parle de Dijon, de son opéra et de son directeur (et de son maire) à Paris. Et comme il est bien entendu que si vous n'invitez pas Equilbey, Herreweghe, Christie et consorts, vous êtes "has been", l'affaire est vite pliée! Je pense qu'il faudrait aussi demander si le directeur, qui s'auto-programme (comme tant d'autres) dans des saisons dont il a la responsabilité, touche un cachet en tant que metteur en scène (là aussi une promotion "auto-matique"...).

Pour conclure, cette triste histoire (qui, je l'espère, trouvera une fin heureuse pour l'Orchestre) démontre plusieurs choses :

-la politique qui devrait s'occuper du bien vivre des peuples emploie parfois beaucoup de temps et d'énergie à des machinations qui font passer Machiavel pour un dilettante (la manoeuvre du "je t'aime moi non plus" dans l'affaire du Ring mériterait une médaille!)

-la France culturelle a développé depuis une dizaine d'années un mode de fonctionnement en circuit fermé qui aboutit à la programmation ininterrompue des mêmes artistes qui cumulent allègrement subventions publiques (ah! les résidences!...) et financements privés (le partage d'un gâteau dont les parts vont s'amenuisant). Pour alimenter ce débat, vous pouvez lire l'article suivant, paru sur un blog hébergé par Médiapart :

http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-stephane-rab/290614/cumul-des-pouvoirs-dans-la-culture

-presque tout l'espoir de la décentralisation culturelle des années 80 commence à s'étioler : quelles perspectives pour de jeunes talents de venir se réinstaller "au pays" après leurs études supérieures, quelles motivations d'excellence pour eux et quelle émulation possible au cours de leurs études (voir jouer tous les artistes cités plus haut peut évidemment provoquer des chocs artistiques, mais voir jouer des musiciens issus de leur conservatoire, voire leurs professeurs, a un impact au moins tout aussi important)?


Je souhaite le meilleur avenir possible à l'ODB, mais aussi que tous les acteurs de la vie musicale française réfléchissent, interpellent, débattent sur l'état réel de cette vie musicale.