Sauvons la Forêt de Taillard

LUG

/ #1364 LES "DELIRES" DE L' ADEME...(suite)

2015-05-12 09:01

2. LE STOCKAGE, "TALON D' ACHILLE" DU SCENARIO 100 % ENR...

La nécessité absolue d' une importante capacité de stockage :

Le projet de l' ADEME d' une production électrique basée à 80 % sur les EnR intermittentes, donc aléatoires par rapport aux besoins, suppose d' énormes capacités de stockage, car il faudra pouvoir absorber les surplus de production lorsque le vent souffle et que le soleil permet une production PV ; inversement, il faudra puiser dans les stockages lorsque la demande électrique sera plus forte que la production, et que les aléatoires ne produirons pas assez. Cette question du stockage est abordée aux pages 32 et 33 du rapport, et apparaît sur les nombreux graphiques illustrant le dossier, dans la mise en relation offre/demande, à différentes pages.

Dans les détails, l' ADEME distingue plusieurs types de stockage :

- les s. de court terme, c' est à dire d' une durée de moins de 6 heures de décharge, pour lesquels il est question de batteries lithium, ou du système ACAES (utilisation de structures souterraines avec air comprimé, que l' on stocke puis que l' on récupère pour produire de l' électricité...).

- les s. infra-hebdomadaires, dont le rôle pourrait être confié au système STEP (stations de transfert d' énergie par pompage).

- les s. inter-saisonniers, c à d de longue durée, par exemple entre été (trop d' énergie produite, en particulier grâce au PV) et hiver, où la consommation est forte à cause du chauffage. Ce type de stockage reposerait sur le principe de la méthanation (ne pas confondre avec la méthanisation...), c' est à dire la production puis la consommation d' un gaz de synthèse, peut-être de l' hydrogène, mais l' étude ne le précise pas ! 

Les "impasses" scientifiques et économiques sur les techniques de stockage :

Dans la réalité, il y a déjà plus d' un siècle que des scientifiques s' échinent à mettre au point des procédés qui permettraient de stocker des quantités industrielles d' électricité, sans jamais y parvenir, sauf à très petite échelle : l' ADEME fait donc un pari abracadabrantesque à considérer que cela pourraît être résolu avant 2050, alors que très peu de recherches sont effectuées et financées dans ces domaines.

La seule technique actuellement crédible et qui fonctionne est celle des STEP, dont nous disposons déjà, par exemple au barrage de Grandmaison. Mais au total, notre capacité STEP est de 4 GW, et ne pourra pas aller au-delà de 6 ou 7 GW  au mieux. Son rendement est acceptable, entre 0,7 et 0,8 ce qui signifie que pour 1000 KWh injectés, on ne récupère que 700 à 800 KWh.

Le stockage de type ACAES existe de manière expérimentale (au Japon je crois) mais il suppose des structures souterraines pour stocker l' air comprimé, comme on stocke par exemple des millions de m3 de méthane (ex. stockage d' Etrez dans l' Ain). Ces structures n' existent pas partout, il faut de très gros travaux, et le rendement est ici très faible, moins de 0,5... L' ADEME n' a pas tenu compte de ces réalités dans son rapport.

Le stockage par batteries au Lithium est encore plus aléatoire : certes le rapport souligne l' amélioration des performances de ces batteries, mais il ne tient absolument pas compte de leur coût, qui ne pourra qu' exploser, surtout que dans le même temps on en aura besoin pour les batteries des 10,7 millions de voitures électriques prévues, et pour les aimants des éoliennes elles-mêmes ! Or la production de lithium est conditionnée par les ressources existantes sur la planète, à moins qu' on aille les chercher sur Mars ! De toutes manières, le coût de ces batteries explosera, alors que leur rendement est très faible, 0,3 à peu près...

Il reste le stockage par méthanation, c' est à dire production de gaz de synthèse, puis consommation de ce gaz pour refaire de l' électricité : là on nage en pleine science fiction ! Le rapport ne précise pas de quel gaz il pourrait s' agir (à mon sens, je ne vois que l' hydrogène...) non plus que la technique utilisable et encore moins son coût et son rendement. Ensuite, ce gaz il faudra bien aussi le stocker, et on ne pose pas non plus d' hypothèse à ce sujet.

Cela pose bien plus de questions que de vraies solutions, et ne résoud pas non plus l' équation économique, l' ADEME disant travailler aux coûts de 2013, et sans doute faire l' impasse sur les coûts lorsqu' elle n' a pas de références ; ainsi c' est tellement plus simple...




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