Sauvons la Forêt de Taillard

LUG

/ #1368 LES "DELIRES" DE L' ADEME...(suite)

2015-05-13 09:08

3. DE "L' EFFACEMENT DIFFUS" A L' EFFACEMENT CONTRAINT...

Le modèle 100 % EnR de l' ADEME suppose que lorsque la production intermittente est insuffisante pour répondre à la demande des consommateurs, on puisse couper l' alimentation à une partie de ces derniers par des moyens pilotables à distance, qui sont les fameux "smart grids" testés par EDF sur des installations expérimentales, mais qui ont aussi été diffusés chez certains clients volontaires, équipés du fameux compteur intelligent "Linky", et acceptant la pose d' un boitier de pilotage du type de ceux de la société VOLTALIS, déjà évoquée ici. Soit dit en passant, la généralisation du compteur Linky par les distributeurs a un coût évalué de source officielle (RTE) à 4,5 milliards d' euros... Or, si le projet ADEME connaissait un semblant de réalisation, le compteur Linky serait dépassé, et devrait être remplacé par un compteur "encore plus intelligent" !

Les hypothèses d' effacement prévues par l' ADEME :

Elles sont présentées page 20 du rapport, et établies sur des bases pour le moins stupéfiantes :

- C' est évidemment le chauffage électrique qui est le premier visé, car il est le plus gros consommateur électrique en puissance instantanée, un peu plus de 35 % des foyers étant concernés. Mais là où les hypothèses de l' ADEME sont paradoxales, c' est qu' elles sont établies sur un pourcentage d' environ 60 % de foyers chauffés à l' électricité, soit 22 millions de foyers sur 36 ! Cela voudrait dire que les français auraient été poussés à choisir ce mode de chauffage, ce qui est incompatible avec les hypothèses de baisse globale de la conso. électrique ! L' ADEME considère que 75 % de la puissance électrique chauffage est effacable, c à d 26 TWh/an avec une pointe de puissance de 14 GW. Cela suppose évidemment que les locaux concernés ne disposent plus de la maîtrise de leur chauffage, ou qu' ils doivent s' équiper de modèles "à accumulation", à moins qu' ils ne préfèrent opter pour un mode de chauffage d' appoint en plus !

- Le pilotage portera ensuite sur les soi-disants 10,7 millions de véhicules électriques ou hybrides rechargeables dont devraient être équipés les français : la consommation annuelle prévisible dans le postulat ADEME est de 16 TWh/an pour une puissance de pointe de 7 GW : les possesseurs de ces véhicules ne pourront donc pas les recharger en fonction de leurs besoins, mais selon les oukases des gestionnaires du réseau !

- Ensuite, l' eau chaude sanitaire founie par les cumulus électriques : pour une consommation annuelle totale de 7 TWh, avec une pointe de puissance de 4 GW, elle sera là aussi pilotée à distance, ce qui signifie que si vous avez eu une consommation exceptionnelle, vous n' aurez pas forcémment la possibilité d' avoir un surplus d' eau chaude ; à noter que là encore, l' hypothèse ADEME est établie sur une forte croissance des foyers équipés en eau chaude "électrique"...

- Enfin, les usages "blancs", car on ne les a pas oubliés (lave linge, lave vaisselle, sèche linge...) : ils sont considérés comme pilotables pour moitié, avec une consommation de 8 TWh/an pour une puissance de pointe d' environ 700 MW. Vous ne pourrez donc plus faire votre lessive ou votre vaisselle à votre guise, mais au gré des "pilotes" du réseau.

Les coûts "estimés" de l' effacement :

La principale dépense sera l' équipement des consommateurs en nouveaux compteurs intelligents, puisque le Linky n' est plus suffisant ; mais ce que l' ADEME ne dit pas, c' est qu' il faudra aussi modifier les installations de nombreux particuliers pour en hiérarchiser les circuits, ce qui sera bien évidemment à leur charge. L' ADEME suppose aussi que "les normes internationales des équipements électriques imposeront cette capacité de pilotage", phrase lourde de sous-entendus, sans que l' on sache s'il s' agit des installations du bâtiment, ou des équipements intérieurs... Bien sûr qu' en outre il y aura un renforcement des centres de contrôle et de pilotage à distance, avec d' énormes moyens informatiques, etc...

Pour les coûts à proprement parler, l' ADEME fait une évaluation à 5,4 milliards d' euros, qu' elle annualise sur 20 ans, pour rendre "la pilule moins amère" sans doute. Pour 36 millions de foyers, cela fera tout de même une charge de 150 euros/an, en plus des consommations, répartie entre l' investissement supplémentaire et le coût de gestion (100 plus 50). Il faudra y ajouter 50 euros pour les ménages équipés d' un véhicule électrique. (voir page 24 du rapport)

L' effacement tel qu'il est présenté dans le projet de l' ADEME est donc bien un effacement contraint et imposé à tous, consentants ou pas : le contrôle continu qu' il révèle, sur nos moindres habitudes de consommation électrique, c' est "big brother" appliqué à ce domaine, et ce n' est pas acceptable ; on peut aussi à bien des égards, douter de son efficacité réelle, et aussi du chiffrage des coûts annoncés, car les hypothèses de travail ne sont pas cohérentes par rapport à d' autres parties du rapport !!!

 




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