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2016-03-12 04:42

(Québec) L'armée surveille de près les membres des Forces armées canadiennes (FAC) inscrits dans le groupe Facebook La Meute.


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Un logo du groupe Facebook La Meute

Photothèque Le Soleil

Dévoilé par Le Soleil à la fin du mois de décembre, le regroupement «secret» compte aujourd'hui plus de 16 000 invités (membres et observateurs). Son fondateur, Eric Corvus, un vétéran des Forces armées canadiennes, avait souligné lors de son entrevue que le groupe avait été créé pour «protéger nos terres, nos valeurs, nos fondements, notre liberté, notre sécurité ainsi que l'avenir de nos enfants contre l'envahisseur islamique». 

Pour l'heure, aucune enquête n'a été ouverte par la police militaire concernant certains membres des FAC inscrits sur la page Web. «On [la police militaire] s'intéresse aux cas les plus graves qui peuvent mener à des accusations de nature criminelle», stipule le major Mercier. Cela ne signifie toutefois pas que les militaires inscrits ne s'exposent pas à des sanctions. «On est au courant de la situation. On connaît le site et on l'observe. Il n'y a pas d'enquête comme telle de la police militaire, mais il peut y avoir plusieurs autres types d'enquêtes. Ça peut être des enquêtes disciplinaires, des enquêtes sommaires ou des enquêtes administratives», précise-t-il. «Cela relève davantage de la chaîne de commandement de l'individu.»

Les Forces armées canadiennes ne sont pas en mesure de chiffrer le nombre de militaires inscrits sur le groupe et ne possèdent aucune politique particulière qui restreindrait un membre des FAC à participer à un forum dans les médias sociaux. Néanmoins, «les militaires des FAC sont tenus de respecter les normes les plus élevées en matière de conduite professionnelle et personnelle. Le ministère de la Défense nationale et les FAC ne tolèrent pas la discrimination», a écrit l'armée dans un échange de courriels.

 

«Si la participation ou les activités d'un membre des FAC sur un site Web ou une page de Facebook remettent en question la pertinence du maintien en service d'un militaire, ce dernier peut faire l'objet de mesures administratives ou de mesures disciplinaires. Chaque incident sera évalué au cas par cas. Les résultats de mesures administratives sont confidentiels, en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels», ajoute le FAC.

Deux plaintes

Inquiète de voir que le groupe La Meute prend de l'expansion, une personne avec qui Le Soleil a discuté a déposé deux plaintes au cours des dernières semaines contre le regroupement, l'une à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et l'autre à la Sûreté du Québec. «Ce que je dénonce, c'est le fait que c'est un groupe qui devient lui-même des extrémistes. Ils dénoncent les musulmans qui sont extrémistes, qui veulent radicaliser le peuple. Mais ils le deviennent eux-mêmes en ayant des propos haineux sur leur page. Ce n'est pas tous les musulmans qui sont pareils.»

La GRC n'a pas voulu confirmer si une enquête a été ouverte.

Afin de clarifier la position du groupe, Eric Corvus a tenu à publier un message le 2 janvier sur la page Facebook La Meute. «À tous ceux qui croient et désirent que La Meute ait été créée afin de nous conduire vers l'anarchie, briser des vitres, mettre le feu, prendre les armes, je vous prierais de prendre le temps d'analyser votre perception, car il n'en est rien. Nous ne sommes pas un berceau de la haine.»

La page Facebook La Meute a été créée à l'automne par un ancien militaire qui a été déployé en Afghanistan en 2004 et en 2007. Il souffre depuis d'un trouble de stress post-traumatique, pour lequel il est suivi. La Meute souhaite éventuellement obtenir son statut d'organisation à but non lucratif.

Bonne réflexion