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#2120 Re: DSK INNOCENT - LA VERITE EST UNE ARME PUISSANTE

2011-08-23 17:29

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#2121 Re: Re: DSK INNOCENT - LA VERITE EST UNE ARME PUISSANTE

2011-08-23 17:31:32

#2120: - Re: DSK INNOCENT - LA VERITE EST UNE ARME PUISSANTE 

 

Les quatre raisons de l'abandon des poursuites contre DSK

Par Nolwenn Le Blevennec | Rue89 | 23/08/2011 | 16H04

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La motion de non-lieu (« recommendation for dismissal ») dans le volet pénal de l'affaire DSK, rédigée par le bureau de Cyrus Vance Jr, le procureur du comté de New York, et envoyée au juge Michael Obus, a été mise en ligne sur le site internet de la cour de justice de New York.

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Ce mardi, à 17h30 heure française, le juge new yorkais se prononcera sur ce document de 25 pages. (Téléchargez le document)

Deux assistants du procureur en charge de l'enquête y expliquent pourquoi ils ont décidé d'abandonner les poursuites contre DSK. Ils retracent trois mois et demi d'enquête et comment la confiance entre la victime présumée et eux a disparu.

Après une enquête qu'ils jugent exhaustive, ils ne sont pas en mesure de prouver l'absence de consentement de Nafissatou Diallo. L'accusation de viol ne repose finalement que sur le témoignage de la victime présumée. Or, cette dernière a beaucoup menti au cours de l'enquête.

Les deux procureurs précisent qu'ils ont déjà eu à faire à des victimes compliquées (avec un casier judiciaire et des mensonges passés). Mais là, c'était trop. Ils écrivent :

« La nature et le nombre de ses erreurs ne nous permettent pas de croire en sa version au-delà d'un doute raisonnable […]. Si nous ne la croyons pas au-delà d'un doute raisonnable, nous ne pouvons pas demander au jury de le faire. »

 

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Trois versions différentes du déroulé des faits

Nafissatou Diallo a donné plusieurs versions des événements qui ont suivi le « face à face » (« encounter ») dans la suite 2806, le 14 mai 2011. Elle a admis avoir menti aux procureurs et au grand jury (devant lequel elle parlait sous serment).

Du 14 mai au 28 juin, la plaignante a répété plusieurs fois au parquet qu'après l'incident sexuel, elle était immédiatement sortie de la suite pour se réfugier au bout du couloir du 28e étage. Elle est restée là, apeurée, jusqu'au moment où elle a croisé un superviseur, dit-elle.

Le 28 juin, Diallo admet avoir menti. Après avoir quitté la suite, elle se serait en fait rendue dans une autre chambre (2820) pour terminer de la nettoyer.
Elle aurait passé l'aspirateur. Après ça, elle serait retournée dans la suite 2806 pour la nettoyer aussi. C'est en allant chercher des produits qu'elle a croisé le superviseur.

Grâce aux enregistrements des passes électroniques, les enquêteurs se rendent compte que cette deuxième version ne tient pas debout (elle n'a passé qu'une minute dans la chambre 2820). Nafissatou Diallo livre alors une troisième version. Elle assure avoir nettoyé la chambre 2820 plus tôt dans la matinée. Après le huit clos, elle s'est cachée dans le couloir. Elle a vu DSK prendre l'ascenseur. Elle n'est entrée dans la
chambre 2820 que pour récupérer des produits ménagers.

Dernier affront au parquet : Nafissatou Diallo dément avoir changé de version une troisième fois. Elle assure que la deuxième fois, l'interprète a mal traduit ou le parquet a dû mal comprendre.

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Les mensonges sur le viol collectif

Nafissatou Diallo a par ailleurs menti sur son passé. Au cours de deux interviews, la plaignante a donné « un vif, très détaillé, et convaincant » récit de viol collectif dans son pays natal. Elle a admis plus tard qu'il était inventé.

Le 16 mai 2011, au cours d'un entretien, Nafissatou Diallo a en effet expliqué qu'elle avait été victime d'un viol collectif par des soldats qui étaient entrés par effraction chez elle en Guinée.

Le 30 mai, elle a offert des détails « précis et impressionnants » à propos du nombre et l'origine de ses agresseurs. Elle a aussi mentionné la présence de sa fille de 2 ans qui a été retirée de ses bras et lancée par terre. Pendant ce récit, elle pleurait et posait sa tête sur la table d'émotion.

Début juin, la plaignante a admis qu'elle avait entièrement imaginé cette attaque. Elle a commencé par dire qu'elle avait menti pour ne pas contredire la version qu'elle avait donnée dans son formulaire de demande d'asile, des années auparavant. Mais ce document ne fait pas mention de ce viol.

Elle a ensuite raconté qu'un homme lui avait donné une cassette avec ce récit à mémoriser pour sa demande d'asile. A la dernière minute, elle aurait décidé de ne pas utiliser le récit.

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Les dépôts en cash sur son compte

Pour obtenir un logement social, Nafissatou Diallo trichait sur sur son salaire.

Pendant l'interrogatoire portant sur ces sources de revenus, la plaignante a aussi oublié de mentionner des versements en cash (en tout, 60 000 dollars) qui ont été faits sur son compte par des individus vivant dans quatre Etats différents.

Questionnée sur cet argent, elle a dit qu'elle avait autorisé son fiancé en Arizona (dealer de marijuana) à ulitiser son compte en banque pour faire des dépôts en cash, pour ce qu'elle croyait être un business de vêtements et d'accessoires.

Alors qu'elle a démenti profiter de ses transactions bancaires, des « portions de ces dépôts » (« portions of each deposit ») restaient à chaque fois sur son compte.

Par ailleurs, Nafissatou Diallo a toujours dit que sa motivation n'était pas financière (cela n'aurait pas été grave si cela avait été le cas, précise le document). Mais le parquet a pu avoir accès à une conversation enregistrée au cours de laquelle Nafissatou Diallo mentionne le potentiel financier d'un tel procès.

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Des preuves médicales et scientifiques insuffisantes

Le document précise :

« Les preuves scientifiques, physiques et autres établissent que la plaignante et l'accusé se sont engagés dans un rapport rapide, mais elles n'établissent pas la preuve d'un acte forcé et non consenti. »

 

Les procureurs précisent qu'aucun « traumatisme » n'a été constaté sur le corps de Nafissatou Diallo par le spécialiste qui l'a examinée dans l'hôpital new yorkais.

Elle avait simplement une « rougeur » (« redness ») observée pendant l'examen gynécologique. La personne qui a conduit l'examen n'a pas su dire si cette « rougeur » était le résultat direct de l'agression. Elle peut être attribuée à l'incident décrit par la plaignante mais aussi à d'autres causes (friction, irritation ou inflammation).

Reste la blessure à l'épaule. Au cours de l'examen médical, la plaignante a reporté une douleur à l'épaule gauche. Elle s'est atténuée au fur et à mesure des heures passées à l'hôpital. Les procureurs notent que l'examen n'a révélé ni luxation, ni contusion, ni gonflement. Durant les interrogatoires qui ont suivi, elle ne s'est plaint d'aucune gêne.

Mais le 13 juin, « 28 jours plus tard », Kenneth Thompson assure que Diallo souffre et qu'elle doit être traitée immédiatement. Son médecin a diagnostiqué une déchirure du labrum (ligament entourant la cavité de l'épaule) (« SLAP type 2 tear »). Thompson assure que DSK est responsable de cette blessure.

Le parquet n'a pas pu vérifier ce point : il dit ne pas avoir eu les autorisations permettant d'avoir accès aux antécédents médicaux de Nafissatou Diallo.

Un « important » expert mandaté a examiné le dossier médical concernant le ligament et pense que cette déchirure est probablement due à des gestes répétitifs liés à sa profession, et non à un événement traumatique isolé. Si cela avait été le cas, Nafissatou Diallo aurait « beaucoup souffert pendant plusieurs jours ».

Photo : Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair quittent leur résidence de Manhattan, le 6 juillet (Shannon Stapleton/Reuters).