mardi 1er décembre 2015.
les choix qui sont faits par nos élus locaux, départementaux, régionaux, ont le plus souvent des conséquences dont les effets nous laissent assez impuissants au moment où nous les découvrons dans notre vie et/ou notre environnement.

Les annonceurs d'alerte nous permettent d'accéder à des informations qui nous sensibilisent à des aspects de la vie humaine et sociale qui passeraient inaperçus sans leur intervention engagée pour les faire connaitre (cf. cette pétition).

En tant que retraité, mes engagements sociaux me font connaitre des petits bouts de réalité et des tas d'autres m'échappent quotidiennement, je ne suis pas tout puissant, c'est la vie!!

Mais cette réalité, si aigüe, de la période de vie de l'enfance et de l'adolescence me touche tout particulièrement. En effet, l'être humain jeune ( plus particulièrement) va rechercher des modèles, des idéaux pour se construire; il va donc se laisser attirer par des réponses qui vont lui paraitre rassurantes, convaincantes, soit pour moins souffrir (la drogue et la délinquance peuvent le tenter), soit pour se battre et tenter de faire face aux difficultés personnelles et sociales qu'il rencontre ou que son entourage rencontre (les associations culturelles et sportives, les services sociaux et notamment la prévention spécialisée, mais aussi les religions pour le meilleur et pour le pire comme on le voit de plus en plus).

"pour faire un homme mon dieu que c'est long",
chaque parent le sait mais n'est pas toujours prêt pour accompagner pendant parfois 25 années ses enfants qui vont vivre les soubresauts des rencontres et des tâtonnements durant toute cette période .
Tous les milieux sociaux confrontent leur jeunesse à ces périodes de recherche identitaire tâtonnante plus ou moins troublées...
Cependant certains lieux de vie exposent ces jeunes à des réalités beaucoup plus difficiles et, de ce fait, à des obstacles quasi infranchissables sans l'aide d'adultes aguerris et compétents pour les accompagner dans leurs tâtonnements, en plus de leur famille (souvent dépassée et fatiguée) , de l'école à qui on demande de faire des miracles, de leur quartier qui souffre de l'individualisme, et souvent également de la pauvreté et de la stigmatisation.

Je n'ai pas de recette miracle, mais j'ai constaté pendant ma carrière professionnelle d'éducateur spécialisé que la prévention spécialisée avait su depuis la fin des années 40 (bénévolement au début comme l'avait fait Dom Bosco et le père Chevrier) endiguer et accompagner beaucoup de jeunes qui étaient un peu trop livrés à eux mêmes et sans contact avec des adultes repérant.

La vie sociale actuelle avec un travail et un logement n'est pas facilitée et y accéder pour y participer et s'y maintenir devient de plus en plus difficile pour une frange plus importante de la population française
Les jeunes sont particulièrement touchés par les crises que traverse le monde (climatique, financière, morale, etc.).

Il me parait ahurissant que les élus du département de l'Isère semblent à ce point déconnectés pour ignorer les conséquences de leur décision concernant la prévention spécialisée.
A un moment où ce type d'intervention devrait au contraire être soutenu et développé, le choix qui est fait, par le Conseil Départemental de l'Isère, risque d'aggraver encore un peu plus la situation de solitude de certains de ces jeunes dans leur construction identitaire. Ce choix délibéré est un gaspillage à terme qui ne donne pas leurs chances aux jeunes plus fragiles.
La majorité actuelle du Conseil Général de l'Isère porte une lourde responsabilité en orientant sa politique ainsi.

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 Merci pour cette belle lettre.