Alerte! Les restaurateurs francais du patrimoine sont en danger!

Quoted post

Françoise Sinier de Ridder

#74

2016-03-27 09:43

J'ai beaucoup écrit, après avoir signé cette pétition, ce que je ne regrette pas.

Je ne veux pas vous ennuyer et monopoliser ce forum, mais enfin il faut bien que quelqu'un parle aussi des nombreux et formidables restaurateurs d'objets patrimoniaux qui à l'écart des institutions oeuvrent modestement et sérieusement à la conservation et à la restauration d'un immense patrimoine riche et varié…  Qui font, comme tout artisan, beaucoup d'heures, se battent avec les TVA et autres charges certes, mais vivent, travaillent, élèvent leurs enfants, paient leurs impots (oui, oui!).

Ce qui n'empeche pas la compasion pour les restaurateurs diplomés universitaires, mais depuis quand les universités assurent un futur boulot à leurs étudiants? Non, elles donnent un diplôme et les diplômes ne font pas tout... C'est un énorme malentendu… 

Il y a des restaurateurs du patrimoine, toutes catégories confondues, qui travaillent à plein temps, pour les collections privées qui ne sont ni moins bonnes ni moins exigeantes que les publiques, qui gagnent bien leur vie (j'en suis), et qui organisent des expositions, des événements culturels de qualité, des grandes restaurations patrimoniales, des prêts d'objets patrimoniaux, des communications, des colloques, des partages, des publications, des ateliers, des rencontres, des échanges, et surtout des transmissions de savoir,  il est juste regrettable que les musées s'en soient exclus au nom de je ne sais quelle supériorité intellectuelle auto-decernée. 

 

Réponses


Visiteur

#78 Re:

2016-03-27 20:06:19

#74: Françoise Sinier de Ridder -  

 Il est complètement injuste de dire que les professionnels qui sont passés par les formations reconnues par les musées de France  n'ont pas de connaissance de terrain. Durant nos 5 ans de formation en école, nous avons beaucoup de temps en atelier avec des professeurs qui sont aussi des restaurateurs indépendants et nous faisons de longs stages pratiques ! Il faut se renseigner avant d'écrire des choses qui ne correspondent pas à la réalité. Après,  tout jeune professionnel, qu'elle que soit sa formation,  doit savoir relativiser ses compétences, et on nous l'apprend !

Et on ne travaille pas que pour les musées, mais aussi les monuments historiques, les archives... et la clientèle privée, mais elle n'existe pas pour toutes les spécialités.

Enfin, on ne parle pas de supériorité intellectuelle, mais d'une pratique différente. En effet, les musées conservent plus qu'ils ne restaurent, et c'est bien heureux ! C'est la base de la déontologie de la conservation-restauration : le respect de l'authenticité des collections. Cela implique souvent des interventions minimales. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne fait rien sur les oeuvres, et pour conserver matériellement les objets, ils ont quand même besoin des restaurateurs.

Il y en Grande Bretagne un système complètement différent d'accréditation, qui vérifie tous les 3 ans la qualité et l'engagement dans la profession des conservateurs - restaurateurs, qu'elle que soit leur formation. L'important est, en plus de la pratique, la façon de travailler,  la formation continue, la connaissance théorique, la participation aux actions associatives... Je trouve ça super intéressant.  Mais cela implique qu'il y ait un organisme d'accréditation, avec bien sûr des professionnels de la conservation-restauration qui forment le jury, qui ont une solide expérience du terrain.