Il a livré sa vision de la crise de la zone euro dans un discours de 45 minutes devant une assemblée d’une cinquantaine d’économistes venus du monde entier et de chefs d’entreprise chinois.

DSK a dénoncé l’incapacité des gouvernements européens à restaurer la confiance et à acter un vrai plan de sauvetage orienté vers la relance de l’économie au lieu d’instaurer des coupes budgétaires.

« Nous voyons les pays européens passer d'un plan (de sauvetage) à un autre, d'un sommet de la dernière chance à un autre, toujours sans admettre les pertes, toujours sans permettre une reprise de la croissance et toujours en échouant à restaurer la confiance » a évoqué l'ex-favori de la présidentielle française.

Pour DSK les 500 milliards d’euros du Mécanisme européen de stabilité (MES), futur fonds de sauvetage de la zone euro, « ne seront pas réels avant six mois, ce qui est bien trop tard. C’est une question de semaines, ce n’est pas une question de mois ».

Il signale le risque de « credit crunch » qui pèse sur le financement de l’économie et sur la relance car les banques européennes, au lieu de lever des fonds, préfèrent limiter les crédits accordés ou se délester de leurs actifs « risqués » afin de respecter les nouveaux ratios de solvabilité.

Concernant la relation franco-allemande, il pointe du doigt les visions différentes de Sarkozy et de Merkel : « Je ne suis pas persuadé que (le président français) M. Sarkozy et (la chancelière allemande) Mme Merkel se comprennent bien entre eux et c'est probablement une des raisons pour lesquelles le système européen a des problèmes pour avancer » a confié le socialiste.

DSK a délivré un satisfecit à la Chine qui a « particulièrement bien tiré son épingle du jeu » lors de la crise de 2008-2009 et a plaidé pour une réforme du FMI afin de donner plus de pouvoir aux pays émergents.

Les économistes chinois se réjouissent de la participation de DSK à ce forum : «La participation de Dominique Strauss-Kahn relève le niveau de cette conférence, nous le respectons beaucoup», notamment pour avoir permis à la Chine, sous sa présidence au FMI, de gagner en influence.