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Visiteur

#5

2012-04-15 12:16

dans la plupart des cas leslangues régionales sont le fait d'universitaires. Ces langues orales (ou devenues orales)pourraient utilment être fixées et parlées à nouveaumais partous. A condition de ne pas abandonner le"véhicule "commun.

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Visiteur

#6 Re:

2012-04-15 20:16:08

#5: -

Il me semble que vous négligez un point décisif, toutes les langues de France ont une caratéristique commune : ce sont des langues qui viennent des usages parlés par le peuple, donc d'abord orales ; certaines ont connu des temps de grande splendeur culturelle (cas de "l'occitan" au Moyen-Age, utilisé par la "haute société" lettrée de toute l'Europe, cas très particulier, qui ne lui confère d'ailleurs aucune prééminence sur les autres). D'autres, les plus nombreuses, ont été l'objet de l'intérêt d'érudits, puis d'universitaires en effet, qui ont dû procéder à une mise en forme classique pour en démontrer le caractère de langues à part entière, c'est-à-dire en fournir les règles d'écriture et de description (grammaire, dictionnaire…) : breton, basque, corse par exemple. Il y a aussi celles qui sont transfrontalières et avec un usage offciel dans le pays voisin : flamand, alsacien-allemand (encore un cas particulier). Les descriptions "savantes" sont indispensables par ailleurs pour en organiser l'enseignement, avec le handicap que représente le sentiment de leurs variations fortes sur le plan géographique, variations beaucoup moins vislbles pour des langues ayant un usage étatique (varations pourtant bien réelles, comme le démontre l'usage des incrustations écrites en cas de témoignages télévisés d'Alsaciens, d'habitants des "cités"…). Le français, langue d'Etat assez tôt dans l'Histoire, avec prééminence de la référence à l'usage dans la capitale politique des milieux les plus fortunés et donc instruits, n'échappe donc pas à ces variations, sauf que son enseignement actuel tend à les masquer ou à les stigmatiser.

La conscience grandissante de la valeur patrimoniale des langues, que montrent les recommandations de l'UNESCO, oblige tous ceux qui ne veulent pas les voir perdre à créer les conditions de leur promotion, en évitant bien entendu les contraintes, ce que permet le multilinguisme.

Les situations linguistiques sont toutes différentes d'un pays à l'autre, et la situation française, avec une seule langue commune, n'est nullement exemplaire, ou même typique : aucun autre pays voisin, par exemple, ne dispose d'une réglementation semblable à la nôtre, et on pourrait le dire d'ailleurs des quelque 193 Etats du monde, alors que nous avons plus de 6000 langues d'après l'UNESCO. Bien entendu, avoir une seule langue officielle offre des avantages, et des inconvénients…

Bien cordialement

Pierre Boutan, universitaire