Refondation de l'école : les dindons prennent la parole

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Visiteur de l'Après-Midi

#1333 Re: Re: Re: Re: Re: Re: #4: debby du sud - Re: Re: Re: et les devoirs ?

2012-12-23 16:33

#1332: La Chaloupe - Re: Re: Re: Re: Re: #4: debby du sud - Re: Re: Re: et les devoirs ?

Commission européenne des langues:
Actuellement, dans la plupart des pays, au moins la moitié des élèves de l’enseignement primaire apprennent une langue étrangère. Toutefois, comme la Commission l’a souligné précédemment, l'apprentissage des langues dès le plus jeune âge n’est profitable que lorsque les enseignants ont été spécialement formés à l’enseignement des langues à de très jeunes enfants, que le nombre d’élèves par classe est suffisamment faible, que le matériel pédagogique adapté est disponible et que le programme scolaire prévoit une plage horaire suffisante pour les langues.


L'apprentissage de l'anglais au primaire ou l'éducation bilingue précoce", par le professeur Gilles Bibeau:
Mais il ne faut pas tomber dans les stéréotypes sociolinguistiques faciles, surtout lorsqu'ils sont contredits par les recherches. Comme aurait dit Galilée, ce n'est pas parce que notre perception immédiate nous fait penser que les plus jeunes apprennent mieux l'anglais à l'école que cela est vrai, surtout lorsqu'on a démontré le contraire.


Une des études les plus intéressantes par sa rigueur et sa représentativité est celle menée par Clare Burstall, chercheure pour la National Foundation for educational Research in England and Wales. Les résultats de cette recherche ont paru en 1975. La recherche s’est échelonnée sur dix ans auprès de 18 000 élèves apprenant le français langue seconde dans 125 écoles primaires britanniques. Les constats de cette recherche sont clairs : il n’y a pas d’âge idéal pour apprendre une langue seconde et, selon la chercheure, « il n’apparaît pas évident que les enfants plus jeunes seraient plus aptes que leurs aînés à apprendre une langue seconde. Si l’on doit tirer une conclusion, c’est plutôt le contraire qui serait vrai ».

Réponses

lula

#1336 Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: #4: debby du sud - Re: Re: Re: et les devoirs ?

2012-12-24 01:28:28

#1333: Visiteur de l'Après-Midi - Re: Re: Re: Re: Re: Re: #4: debby du sud - Re: Re: Re: et les devoirs ?

j'allais justement poser la question, les instits sont ils vraiment former à enseigner une langue étrangère ??

La Chaloupe

#1338 Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: #4: debby du sud - Re: Re: Re: et les devoirs ?

2012-12-24 16:11:31

#1333: Visiteur de l'Après-Midi - Re: Re: Re: Re: Re: Re: #4: debby du sud - Re: Re: Re: et les devoirs ?

Quelques liens...

Sur l'apprentissage des langues précoces...

PsychoEnfants : Cet apprentissage au CP ne perturbe-t-il pas l’acquisition de la lecture et de l’écriture de la langue maternelle ?
Barbara Abdelilah-Bauer : Non. Cela sensibilise l’enfant à une autre langue. Il s’aperçoit qu’il existe d’autres sons, que d’autres mots peuvent désigner les mêmes objets. C’est une formidable ouverture d’esprit, une autre manière de réfléchir. Il compare ce qu’il apprend. Une étude a démontré que dans les écoles bilingues, le niveau des enfants dans leur langue maternelle s’était amélioré suite à cet apprentissage.

Bruxelles, le 24-25 septembre 2009
La conférence est l'événement de lancement d'une campagne d'information sur l'apprentissage précoce des langues.Le but de la campagne est la sensibilisation aux avantages de l'apprentissage précoce des langues ainsi que les meilleures approches pour relever les défis qui y sont liés. La conférence présentera des preuves concrètes de l'avantage de l'apprentissage précoce des langues, des exemples de bonnes pratiques pour combattre les préjugés relatifs à cet apprentissage, ainsi que des recommandations et les conditions à rencontrer pour obtenir les meilleurs résultats. Les sujets principaux de la conférence seront les conclusions actuelles de la science concernant l'acquisition des langues par l'enfant en âge pré-scolaire, les bonnes pratiques dans l'apprentissage précoce

Idée reçue : L’enfant doit d’abord apprendre une langue et après apprendre l’autre: toutes les études montrent que les enfants peuvent apprendre deux langues en même temps s’il y a un entourage  avec une attitude positive et non stressant envers cet apprentissage.

Sur l'âge idéal... (travaux relevant des progrès de la neuroscience moderne)

Selon une récente étude américaine, les sept premières années de la vie d'un enfant seraient les plus propices pour apprendre une autre langue, en plus de la langue maternelle. C'est en tout cas ce que révèle une série de travaux dirigée par le Dr Khul de l'université de Washington. Mais si les enfants possèdent une telle faculté, elle n'est cependant pas éternelle : elle diminue avant même qu'ils ne commencent à parler et décline fortement après la puberté.

Sur le comportement de l'école vis à vis du bilinguisme...

ME: Comment se comporte l’école face au bilinguisme ?
À travers le site que j’ai créé en 2000 (N.D.L.R.www.enfantsbilingues.com), je reçois beaucoup de messages de parents alarmés par la pression de certains enseignants. Ceux-ci leur déconseillent en effet d’employer leur propre langue avec leurs enfants et ainsi souhaitent faire table rase de la langue maternelle. C’est une erreur : le meilleur chemin vers l’acquisition du français est le détour par la langue maternelle.

Sur nos voisins européens... et d'ailleurs

Les enfants commencent à apprendre des langues étrangères à un âge de plus en plus précoce en Europe, la plupart des élèves commençant entre 6 et 9 ans, selon un rapport publié par la Commission européenne. Au cours des 15 dernières années, la majorité des pays ou régions ont abaissé l'âge de début de l’apprentissage obligatoire des langues étrangères, et certains le proposent même dans l'enseignement préscolaire - la Communauté germanophone de Belgique, par exemple, dispense des cours de langues étrangères aux enfants dès 3 ans.

Le Canada semble opposé à un apprentissage précoce, mais quand on connaît l'importance et leur attachement à la langue française (seulement 2% de francophone en Amérique du Nord...). Ils mettent en avant les études dont " Les tests utilisés avaient  de grands défauts culturels qui donnaient de plus mauvais résultats aux enfants bilingues et biculturels et  souvent ne prenaient pas en compte le milieu social des enfants." Alors que "depuis plusieurs années  les évaluations des enfants bilingues sont mieux faites et ces enfants ne sont pas moins intelligents que les enfants monolingues."

Sur la formation:

Il apparaît évident qu'une formation aboutie du personnel enseignant est indispenseble à la formation d'une langue étrangère au sein de l'école, ainsi que de mettre les moyens nécessaires à son application. Cependant, et comme je le disais précedemment, cette formation en langue pour les enseignants n'est qu'une vaste supercherie. Il est quand même assez désespérant de voir que sur 14 pays européens, la France termine 13ème sur le niveau des élèves en langue étrangère (14% d'élèves jugés de bon niveau), pire que ce niveau a chuté malgré l'introduction des langues étrangères en primaire depuis quelques années maintenant... Effectivement, une langue ne s'apprend pas par dose homéopathique vite fait entre deux cours de maths et d'histoire... Deuxième chose, la disparition des instits spécialisés en langues (les itinérants comme on les appelait) ou des intervenants, car malheureusement, il coûtait de l'argent... Donc, on laisse l'apprentissage des langues aux enseignants lambdas, sur les postes fléchés, c'est encore mieux, comme ça, ils sont déjà sur place, c'est toujours ça d'économisé... Comment enseigner les langues à l'école primaire ? Rien de  plus simple, obtenir une habilitation dénuée de sens (parfois obtenue en un stage ridicule qui n'apporte strictement rien). Pire, les instits sortis des universités sont automatiquement habilités, même s'ils n'ont pas fait d'anglais depuis des années...

Voilà ce qu'est la France en matière de formation, je rajouterai que ce dramatique problème dépasse celui des langues et peut s'appliquer à la formation tout court...

Par expérience personnelle, sur ma formation d'enseignant, j'étais subjugué par le manque de professionalisme et de sérieux de certains de mes "formateurs"... Je me rappelle par exemple notre prof de maths qui était totalement inexistante et ces cours devenaient des salons de bavardages, et lorsqu'elle quittait la salle de classe, nous ne nous en rendions parfois pas même compte... Son idée lumineuse fut alors de nous faire faire des exposés, nous allions en bibliothèque, pardon, centre ressource documentaire ( :) ) avec des recherches sur un thème et bien sûr, cette prof taillait son bout de gras avec la bibliothécaire et nous laissait soi disant travailler, ce qui bien sûr, était fait souvent à l'emporte pièce... Apprentissage proche du zéro absolu... Et je ne parle pas des autres. Rares sont ceux qui ont su nous apporter de véritables outils pour enseigner...

Je viens du milieu paramédical, j'ai passé le concours par équivalence, et je peux dire que la différence au niveau formation est nettement remarquable... Ce que j'ai appris dans ma formation initiale sur le développement de l'enfant et le reste, au contact de professionnels des nombreux stages effectués dans les structures spécialisées, hôpitaux... Cette formation est solide, sérieuse, aboutie, rien à voir avec ce que propose l'Education Nationale, plutôt fort décevante...

Oui, il y a un véritable problème de formation en France. Et ce ne n'est pas en laissant résoudre les problèmes à ceux qui les créent que nous pouvons être optimiste.