Sauvons la Forêt de Taillard

Un "recopieur"...

/ #713 CONVERSATION AVEC JACQUES ATTALI ( Extrait de "L'Express")

2015-02-28 18:02

ET SI L'EOLIEN N'ETAIT QUE DU VENT ?...

"L'impérieuse nécessité de la réduction des émissions de gaz à effet de serre conduit parfois à des politiques absurdes, résultats de la précipitation d'hommes politiques, pour qui l'écologie représente d'abord des voix, et de l'avidité des entreprises, pour qui le "vert" représente surtout des profits.

Ainsi du développement des éoliennes, considérées aujourd'hui comme une source incontournable d'énergies renouvelables, au même titre que le solaire.

Sans parler de leur dimension esthétique, ni de leur pollution sonore, que chacun peut apprécier à sa guise, leur utilité, dans une politique de croissance durable, est hautement problématique.

Ces grandes machines sont déployées aujourd'hui à très grande vitesse, partout dans le monde, du Texas à la Chine, à l'image de l'Allemagne, qui dispose aujourd'hui du plus grand parc éolien du monde, représentant une puissance de 25 000 MW. D'autres pays ambitionnent des niveaux équivalents : le Royaume-Uni projette d'installer une puissance éolienne de 33 000 MW ; les Pays-Bas parlent de  6000 MW, seulement en off-shore ; et la France veut atteindre en dix ans la même puissance que l'Allemagne.

Ces objectifs, en apparence considérables, sont en fait dérisoires : en Allemagne, toutes ces éoliennes, saturant le territoire, représentent à peine 5% de la consommation d'électricité du pays, contre 25% pour le nucléaire, qui ne disparaîtra pas. En France, où à peine un huitième de cette puissance est installée, il faudrait construire 1400 éoliennes chaque année pour satisfaire la seule augmentation de la consommation électrique ; et plus de 2100 pour produire autant qu'un seul réacteur nucléaire.

De plus c'est une énergie très incertaine, qui ne peut être produite qu'à des moments improbables, quand il y a du vent -et pas n'importe lequel- et donc pas lors d'un anticyclone. Au total, une éolienne ne produit annuellement que l'équivalent de 2000 heures de sa puissance maximale. Aussi, l'énergie éolienne ne se développe que si est mise en place une gestion très fine des prévisions météorologiques, avec des investissements importants, pour intégrer cette multitude de productions locales dans les réseaux. Cela exige d'énormes subventions, qui en France portent le taux de rentabilité (des industriels de l'éolien) sur fonds propres à 22% en moyenne, et même à 40% sur les sites les plus venteux.

Au total, c'est donc une énergie très envahissante, attirant toutes les cupidités. Si l'Allemagne a atteint les limites de ce que son territoire peut supporter, la France est partie dans le même délire : alors que la Loi Montagne et la Loi Littoral contrôlent très rigoureusement la construction d'immeubles et d'usines, les autorités régionales développent les éoliennes sans pratiquement aucun contrôle : deux permis de construire ont même été accordés à moins de 20 km du Mont-Saint-Michel. Et les éoliennes off-shore se développent aussi sans aucun contrôle de leurs impacts sur le tissu littoral.

Le moment est venu au moins d'une pause, pour en mesurer toutes les dimensions, avant que le vent emporte nos illusions."

Jacques ATTALI, ancien Conseiller du Président MITTERRAND, a diffusé cela en décembre 2009, ce qui peut expliquer certaines distorsions statistiques. On peut penser ce que l'on veut d'Attali, mais ce propos-là est "furieusement" prémonitoire et juste...

 




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