précarité du FLE

Chers tous,

Nous avons reçu une réponse à la pétition. Je voudrais solliciter votre aide afin de clarifier nos demandes.

Bien à vous,  

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Madame

La médiation a bien reçu votre message concernant une pétition des
enseignants de FLE.

Il ne ressort pas clairement de tous ces témoignages la part de
"responsabilité" qui reviendrait à l'éducation nationale et ce qui
ressortirait d'institutions de la France à l'étranger.

Ces témoignages sont certes émouvants et interpellent tant il apparaît que
ces diplomés de l'enseignement supérieur sont dans une situation de réelle
précarité, mais il semblerait que pour l'essentiel ce soit des organismes
dépendant du ministère des affaires étrangères qui soient en cause.

De plus peu de propositions d'amélioration sont faites qui pourraient être
relayées auprès de l'éducation nationale.

Ce dossier gagnerait donc à être approfondi.

Je vous prie d'agréer, madame, mes sincères salutations.


Jean-François TEXIER
Adjoint de la médiatrice de l'éducation nationale et de l'enseignement

 

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Professeurs de FLE, intervenants, formateurs, enseignants, animateurs, vacataires,

 

Nous n'avons pas de syndicat, pas de représentant, alors amis électrons libres, voici une chance de prendre la parole.

Pour en finir avec nos salaires dérisoires, la concurrence déloyale, nos horaires impossibles et ENFIN une simple reconnaissance de notre travail et de tout le bien que nous faisons jour après jour, nous avons rédigé une lettre que nous présenterons au ministre de l'Education Nationale ainsi qu'au ministre des Affaires Etrangères.

 

Plus nombreuses seront les signatures, plus lourd sera le poids de notre demande.

Nous vous demandons de laisser un témoignage en commentaire, un témoignage personnel qui illustrera la précarité que nous vivons tous.

 

La voici :

 

 

Monsieur le ministre,

C’est avec un grand respect que je vous écris aujourd’hui pour vous parler de certains de vos enseignants.

Nous sommes titulaires d’un master 2, d'une maîtrise d’enseignement, parfois formés par les Alliances Françaises. Grammairiens passionnés, nous enseignons la belle langue qu'est le français avec goût, énergie, humilité, enthousiasme, dans le partage et dans l’amour de l’autre.

Non seulement nous transmettons la langue, la culture, la particularité française mais aussi son histoire, sa gastronomie, son humour et notre mission n’a presque rien en commun avec celle d’un professeur de français de l’Education Nationale. Nous nous rapprochons davantage des professeurs de langues étrangères, à ceci près que nous préparons également les étrangers à des tests et examens qui leur permettent d'émigrer au Québec, d'acquérir la nationalité française, d’intégrer l’université française, etc. Nous ne sommes pas syndiqués et n’avons aucun avantage à exercer cette profession, sinon le plaisir de diffuser la France.

Nous enseignons le français aux étrangers.

Nous enseignons la plupart du temps sans CDI, ni CDD, multipliant les missions, sans congés, sans prime de précarité, dans la crainte des jours non ouvrés où l’on ne peut pas travailler, en France et l’étranger, payés selon le salaire du pays, sans couverture sociale sans accès à la CFE; nous gagnons entre 300 et 900€ par mois, multipliant les heures de cours jusqu’à donner 30 à 40h de cours par semaine pour payer le loyer et je vous avoue, rien de plus que la nourriture. Nous sommes ces enseignants  oubliés qui donnent tout pour la France, nos journées, soirées, week-ends pour un salaire dérisoire et aucune sécurité ni protection gouvernementale.

En notre nom à tous, je voudrais vous demander pourquoi :

Pourquoi, Monsieur le Ministre, ne pas valoriser notre travail ?

Pourquoi n’existe-t-il pas de CAPES pour notre discipline ? Pourquoi ne pas lui donner enfin un statut qui serait pour nous comme pour les apprenants une protection et un gage de la validité de nos compétences et de notre formation ?

Pourquoi nos expatriés ne sont-ils pas protégés et leur travail reconnu lorsqu'ils décident et parviennent à retourner en France ? Pourquoi la CFE nous coûte-t-elle plus que notre salaire ?

Pourquoi laisse-t-on n’importe quel francophone s'improviser professeur de FLE dans les plus grandes Alliances Françaises pour ne citer qu’elles ? Cette concurrence déloyale et néfaste à la bonne progression des apprenants est souvent faite contre quelques sous et nous empêche d'accéder à un salaire décent.

Pourquoi permettre à des non-natifs d'accéder aux masters de FLE si par la suite la quasi-totalité des écoles de langues leur refusent un poste qu'ils méritent ?

Pourquoi laisse-t-on les associations, universités, écoles de langues et autres institutions décider de notre salaire, de nos horaires, de notre matériel etc. ?

Pourquoi fait-on appel à des professeurs de littérature pour enseigner à un public de migrants, qui est notre public ? J’ose affirmer que nous nous acquitterions mieux de cette tâche, tout comme le mécanicien répare mieux la voiture que l’informaticien.

 

 

En notre nom à tous, Monsieur le Ministre, je vous demande de ne pas rester insensible à notre insécurité, notre précarité et à notre dévotion à la France.

J’en appelle à votre compassion, à votre esprit de justice et à votre protection : nous, les professeurs de FLE, ne pouvons plus être les oubliés de l’enseignement,