Soutien à J P Garrigues et au Comité Radicalement Anti Corrida

A mesdames  Christiane Taubira, Garde des sceaux

Marylise Lebranchu, ministre de la réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la fonction publique

Aurélie  Filipetti, ministre  de la Culture

A monsieur  Manuel Valls,  Premier Ministre

Suite à des propos tenus lors d’une manifestation contre «  la corrida » à Rion des Landes , M. Jean-Pierre Garrigues , par ailleurs actuel président de l association CRAC Europe (Comité Radicalement Anti Corrida), se retrouve assigné en justice le 24 mars 2014 par madame la procureure de Dax.

Une douzaine de plaintes de « spectateurs de corrida» reprochent  à M. Garrigues d’avoir  prononcé publiquement les mots « barbare», « tortionnaire », « pervers », « sadique », « dégénérés ».

Il est tout d’abord surprenant, dans le raisonnement de madame la Procureure, que M. Garrigues soit le seul  citoyen « justiciable » assigné pour cela ,  attendu que ce jour-là, nombre d’autres opposants à la corrida et  tout autant citoyens « justiciables », ont scandés en chœur et pendant de longues heures les mêmes mots cités plus haut.

Il est surprenant aussi de comprendre, à travers l’attitude de madame la Procureure de Dax, que dans notre état de « droit », il serait répréhensible de s’exprimer librement, et de dire des « mots vérités ». Des mots qui, d’une part, s’appuient sur la réalité de ce qui se pratique dans les arènes et, d’autre part, expriment un prolongement du texte de loi, qui qualifie lui-même la corrida comme « sévices graves et actes de cruautés (article 521-1 du Code pénal).

Attendu qu’ il n’y a, dans le dictionnaire de la langue française, pas d’autres qualificatifs plus explicites pour désigner celui qui commet ou aime voir commettre des « sévices graves et actes de cruautés », doit on s’attendre à ce que d’autres procureurs de la République Française assignent les centaines, les milliers d’opposants à cette barbarie qui, lors des rassemblements, des manifestations, ou sur les réseaux sociaux, pratiquent la même sémantique que M. Garrigues. Citera-t-on à comparaitre M. le ministre Michel Sapin qui déclarait sur Europe 1 le jeudi 13 mars 2014 que l’ancien Président N. Sarkozy (par ailleurs grand soutien de la corrida) est un « pervers » ? (lien ci-dessous).

Nous sommes consternés encore, de comprendre qu’en République française, ces dernières semaines, on attribue écoute et crédit à quelques députés ou sénateurs « aficionados » qui, sur des radios publiques, dans les medias et dans les officines de la République (lien ci-dessous), véhiculent d’éhontés mensonges, annonçant entre autres que « la corrida est inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco  à la demande de la France » ( député Alain Marleix sur Sud Radio lien ci dessous), ou incriminant sans vergogne et surtout sans preuve, le Crac Europe de « violences  multiples » (députés Alain Marleix (Cantal), William Dumas (Gard), sénateur maire de Béziers Raymond Couderc et sénateur maire de Nîmes Jean-Paul Fournier reçus par le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, lien ci-dessous).

 

Face à l’observation de ces faits et évidences, nous interrogeons la République et ses ministres :

A l’heure où la corrida, devenue de plus en plus chancelante du fait de la mobilisation grandissante pour son abolition et de la chute vertigineuse de sa fréquentation, a-t-on voulu pour tenter de sauver une moribonde, faire un exemple en  désignant un bouc émissaire ? Et Jean-Pierre Garrigues, citoyen et président du Crac Europe, unanimement reconnu par les abolitionnistes comme un porte parole incontournable de cette lutte, en serait il la cible ?

Peut on encore , ce jour, affirmer aux citoyens français que les institutions de la République, la loi, le droit , la liberté d’expression ont toujours « droit de cité » en France, et que nous ne sommes pas entrés dans une dérive arbitraire volontairement dirigée contre les opposants aux « sévices graves et actes de cruautés », une dérive dont il est attesté qu’elle est initiée et entretenue par les intentions douteuses de quelques élus amateurs de corrida, soutenus par un ministre de l’Intérieur (devenu Premier Ministre),  lui-même aficionado et qui n’hésitait pas à proclamer à Nîmes dans les colonnes du Midi Libre : « plusieurs membres du gouvernement sont aficionados et ont  la capacité de bloquer tout projet éventuel contre la corrida » ( Midi Libre du 18 septembre 2012).

Par la signature de cette pétition, nous apportons tout notre soutien à M. Jean-Pierre Garrigues et au CRAC Europe qui œuvrent de manière non violente pour que cesse la barbarie en France, pour que soit abrogé à l’Assemblée Nationale l’alinéa 7 de l’Article 521-1 du code pénal, pour  que la loi soit la même pour chaque citoyen sur le territoire français et pour la dignité de notre Humanité

Veuillez, mesdames et messieurs, croire en nos salutations citoyennes

PS : à cette heure, en « démocratie ? » française, trois propositions de loi abolitionnistes sont déposées et en attente à l’Assemblée Nationale, et une au Sénat…

Liens :

http://www.anticorrida.com/Le-depute-Alain-Marleix-prone-la-dissolution-du.html

http://www.midilibre.fr/2014/02/20/tauromachie-dumas-couderc-fournier-preoccupes-d-une-montee-des-violences-des-anti-corridas,824673.php

Michel Sapin qualifie Sarkozy de pervers : https://www.youtube.com/watch?v=aVxtqQDlfUg